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Orso Miret (c) D.R. TCHI TCHA #1
A la mode de chez nous…


Par Philippe BEER-GABEL
Illustration d'Alexis LABALLERY


Je sors de la salle de projection la mine renfrognée. Non mais qu'est ce que c'est que ces téléfilms ( et c'est encore faire preuve d'indulgence ) qui sortent en salle ?


Tout dabord Oui...mais d'Yves Lavandier : niaiseux et faussement pédagogue, le film met en pâture un Gérard Jugnot incrédible en psychologue et une Emilie Dequenne, naïve et pleine de bons sentiments. Bien que le domaine de la psychiatrie soit mal connu et prête souvent à controverse, était-il vraiment nécessaire de représenter si maladroitement de tels clichés ? Car entre la mère qui pense qu’il faut être malade pour aller voir un psy, et la fille qui le prend pour un charlatan, on a la désagréable impression d’être pris pour des ânes. Est-ce que ce genre de conneries a pour but d’éduquer la population ?

  Le soleil au-dessus des nuages (c) D.R.

Le cinéma va-t-il se mettre au diapason de la télévision et prendre le public pour des débiles mentaux à qui il faut apprendre les civilités ? Tout aussi pathétique si ce n’est plus : Le soleil au-dessus des nuages d'Eric Le Roch. Un magicien (Serge Hazanavicius) habillé en Dalaï lama à veste blanche, débarque pour aider un Daniel Prevost gravement malade, qui vient de se faire licencier : Vous y croyez ? On a l’impression d’être dans un épisode de L’instit sur France 2.

Franchement cela devient agaçant ! Et sans vouloir généraliser mon propos, il serait tout de même regrettable de rester passif devant ce nivellement par le bas que connaît le cinéma français. Cette analogie films / téléfilms correspond tout à fait à la logique d’une rentabilité primaire et honteuse de la part de la production cinématographique et audiovisuelle. Il faut s’adresser au plus grand nombre. Ces films se veulent pédagogiques, peuplés de têtes aisément reconnaissables par le grand public (Jugnot et Prévost) mais on peut douter de l’intégrité de cette riposte à la Française face au développement croissant du cinéma européen et de l’hégémonie américaine. Moralité, entre les superproductions américaines et les téléfilms français, on n’a plus vraiment le choix avec ces navets sans aucun intérêt.

(c) Alexis Laballery

Alors bien sûr on pourra rétorquer que l’émergence de cinéastes tels que François Ozon, Arnaud Desplechin, Noémie Lvovsky, Claire Denis ou Orso Miret aura ravivé les couleurs d’un cinéma français moribond mais il semblerait qu’il n’y ait plus de relève après eux.

Pour revenir au festival Côté Court, édition 2001, (certes je suis loin d’avoir tout vu), excepté La Chambrée de Sébastien Louis, qui, sur une musique de The Ex et Tom Cora ( groupe post punk bien connu pour ses nombreuses collaborations avec Tortoise), utilise très bien le format court pour narrer son intrigue (les conditions de vie d’un jeune homme dans une caserne) et les illuminations de Luc Moullet et d’Agnès Varda (qui ne sont pas des nouveaux venus au bataillon), le niveau s’avère bien faible. Alors, à quand une vraie initiative pour l’aide à l’écriture ?



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