Sorti de la salle de ciné,
toujours rien compris au film, pas de panique, cette chronique
vous refait le film. Les producteurs retiennent les spectateurs,
les personnages se demandent encore pourquoi ils ont accepté
ce rôle. Qu’est ce qui se passe dans leur tête, les dialogues
qu’ils auraient aimé dire, nous vous révélons la face cachée
des scénarios. On se refait le film, une critique inventive
de vos films préférés, ou pas… parce que le cinéma n’est pas
un art sacré.
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Mamie Renée (Jane Birkin)
n’est pas une grand-mère comme les autres. Ce qu’elle touche
se transforme rapidement en cadavre. Vraiment pas de chance
avec les hommes. Elle épouse, et 3 mois plus tard, elle enterre.
Ses maris se cassent la gueule dans les escaliers ou ne supportent
pas le soleil. De vraies lavettes. Renée les pousse à peine
dans leur tombe. Juste un petit coup de pouce et elle touche
les primes d’assurance. Simple, elle n’a pas de problème d’argent.
« Toucher les Assedic, moi jamais », s’écrie
Renée avec son joli accent anglo-saxon, « plutôt crever.
C’est pas ma faute si mes maris ont la santé fragile. »
Elle est riche, et le petit minet, l’agent d’assurance, il
peut bien farfouiller dans son passé et trouver ce qu’il veut,
elle se taille, change de coiffure et achète de nouvelles
robes, et le tour est joué. Elle a un secret : elle est
belle, pétillante, espiègle, et en plus, de mari en mari,
elle rajeunit.
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Jusqu’au jour où sa petite
fille, Laurence (Emilie Dequenne ), débarque. Sa maman est
morte, décidément. Renée ne connaît pas sa petite fille et
n’en a aucune envie. « Dégage ! vilaine , je
suis en deuil. » Autant le dire, les deux filles
vont apprendre à s’aimer, comme dans pas mal d’histoires.
Mamie va apprendre à fifille comment plumer les hommes et
les assureurs, « ces chiens ! ». Comme
dans d’autres histoires.
C’est un poème pour intellectuels, leur relation. La gamine
est l’exacte contraire de la mamie. Pas question de s’embarrasser
avec l’amour ; les sentiments, les comptines romantiques,
les fleurs, c’est bon pour les jeunes filles. Quand Renée
aborde un homme, c’est pour son chéquier. Laurence fait l’amour
en parlant. « Tu vas la fermer, on baise, là, pas
le temps de discuter. On ne va pas se mettre à faire des projets,
on ne se connaît pas » Elle tombe amoureuse au bout
de cinq minutes. Alors les hommes la fuient, la quittent.
« J’ai tout raté », sanglote-t-elle dans
les bras de sa mamie. Laurence, pas le gendre de fille à mettre
trop ses nichons en valeur, alors que Renée pourrait séduire
n’importe qui. « Mais enfin Mamie, un peu trop sexy
ta robe pour une jeune veuve ». – « Mais elle est
noire », rétorque René, « et ne m’appelle
plus mamie ! ». Elles s’adorent.
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La réalisatrice a de l’expérience,
c’est presque du vécu cette histoire. Les hommes de sa famille
tombaient comme des mouches. « Les hommes n’avaient
pas une grande espérance de vie chez moi, avec ce film, j’exorcise
le mal. »
Et cette histoire drôle mais banale, elle va où ? Laurence
rencontre un gentil garagiste qui bricole l’électricité (Clovis
Cornillac ), et l’épouse. « Capable de s’électrocuter,
mon abruti de mari. » Il raconte des choses cochonnes
dans ses rêves : « j’aime ton petit trou du cul ».
Le type a la classe. Renée tombe raide dingue d’un vieux jouisseur
excentrique, riche mais radin (Pierre Richard), et l’épouse.
Et tout ce petit monde va finir avec de sérieux maux de têtes,
du genre dont on se réveille avec difficulté.
Etrange quand même, cette sensation de bien rire, mais cette
impression d’avoir déjà vu le film.
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