Sorti de la salle de ciné, toujours rien compris au film,
pas de panique, cette chronique vous refait le film. Les producteurs
retiennent les spectateurs, les personnages se demandent encore
pourquoi ils ont accepté ce rôle. Qu’est ce qui se passe dans
leur tête, les dialogues qu’ils auraient aimé dire, nous vous
révélons la face cachée des scénarios. On se refait le film,
une critique inventive de vos films préférés, ou pas… parce
que le cinéma n’est pas un art sacré.
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Eli Wurman (Al Pacino) est
attaché de presse. Il porte des chemises toutes râpées, des
pantalons froissés et un long manteau noir avec de grandes
poches. Un vrai défilé de mode pour clochards cet attaché
de presse. Il promène des valises sous ses yeux et un visage
tout bouffi. Les artistes ne lui font plus trop confiance.
Mais si Eli semble si usé par la vie, c’est parce qu’il est
un peu idéaliste sur les bords. Dans le temps, il serrait
la main de Martin Luther King et soutenait les Black Panters.
Les pauvres, les clodos, les Blackies, les Hispanos, les Musulmans,
les Portoricos, les Irlandais et toutes les femmes qui auraient
bien voulu avorter en Amérique, Eli épousait leur cause à
corps perdu. Il pouvait passer trois jours sans dormir pour
organiser des galas de soutien pour les déshérités du monde
entier.
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Son problème en ce moment
est nigérien. « C’est quoi cette mairie de New York.
Les conseillers municipaux n’aiment pas les Noirs d’Afrique ? »
Le maire veut balancer tous les Nigériens de Brooklyn,
Broadway et Harlem dans le premier avion. « Je croyais
qu’on vivait dans le pays de la liberté, du grand rêve américain.
Et ce gouvernement va m’expulser mes black boys of Niger parce
qu’ils n’ont pas les cartes bleues, vertes et jaunes. Quelle
pourriture cette ville. Tu te casses le cul à protéger les
artistes des photographes et tu peux même pas aider le peuple
du Niger. » Eli en a gros sur la patate.
Alors,
pour aider ces Nigériens, il organise une nouvelle soirée.
« Tu viendras hein, demande-t-il à la star du
cinéma Cary Launer (Ryan O’Neal), je suis ton agent et
je peux planter ta carrière politique quand je veux. »
« - Bah, ça ne me plaît pas trop cette soirée, mais
si tu t’occupes d’une de mes copines camée, Jilli (Téa Leoni),
une mannequin un peu pute de luxe, je viendrais peut-être. »
Jilli s’est faite arrêter parce qu’elle se shoote un peu trop
sur la voie publique.
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Eli ne peut même pas se
reposer avant sa soirée pour le Niger. Le voilà baby-sitter
pour starlette camée. Ça ne risque pas d’arranger ses poches
sous les yeux, cette garde de poupée. D’autant que la petite
fréquente des endroits plein de surprises. Jilli emmène Eli
dans des lofts au sommet de tours où des gens se bourrent
le nez de poudre. Les locataires ressemblent à de vrais bonhommes
de neige. Des types se baladent dans les couloirs avec des
pipes et Eli est bien obligé de se coller dans les poumons
une grande bouffée d’opium.
Sauf que les locataires de cette baraque à coco sont les hommes
les plus connus de New York. Il ne faudrait pas que des cassettes
vidéo de leurs orgies circulent dans les rues. Avec tout l’opium
qu’il a dans le sang, Eli porte un costume de zombie par-dessus
son costume de clochard. Alors il ne comprend rien quand un
garçon vient taper sur la tête de Jilli pour lui récupérer
les cassettes.
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« J’ai cru qu’elle
dormait sagement la petite, je pouvais pas savoir qu’elle
avait des bosses sur la tête. Je veux juste organiser ma soirée,
ne m’emmerdez pas avec cette fille et son club de shoot. Rien
à foutre ! » Mais il y a plein de gens qui se demandent
s’il n’en sait pas un peu trop sur toute cette histoire de
drogue, de pipe à opium, de loft, d’enregistrements vidéo.
« Tu promènes une telle sale gueule, Eli, on s’inquiète
pour toi ? » « - Qui on ? Je bosse pour
le Niger moi… »
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