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IDEES #1
Idées éparses sur quelques films
Par Johannes HONIGMANN


  Nous nous sommes tant aimés
L’arrivée de la couleur dans Nous nous sommes tant aimés s’opère par l’intermédiaire d’un plan de peinture de rue. La transformation de l’image animée et sonore préexistante se fait donc par le truchement d’une image immobile et muette en train d’être créée. Suprême ironie du film le plus cinématographique qui soit.

L’homme qui rétrécit. Les rapports de taille ne deviennent/semblent réellement corrects qu’à partir du moment où le héros atteint une taille réellement subhumaine. Dans les séquences où, aux dires du film, il mesure 92 centimètres, son entourage le domine du triple de sa taille. Même les objets (sucrier, tasse, combiné téléphonique) sont proportionnellement nettement trop grands. Le réalisateur et son équipe n’ont, semble-t-il, pas su observer le monde des enfants et des nains, ou bien ont été incapables d’en retrouver les points de vue. Asservissement du fantastique. A moins que l’outrance de la réduction subséquente et le changement total d’échelle, l’inconnu de la perspective, qui s’ensuivent, ne rendent le spectateur plus indulgent ? bAraignée « géante » de ce film et araignée géante du Voleur de Bagdad (Powell, Pressburger, Menzies) : dans les deux cas, les combats semblent trop courts. Pourquoi le héros ne tranche-t-il jamais les huit pattes, une à une ?

L’idée principale du film Macadam à deux voies, tourné au temps de la guerre du Vietnam, est la suivante : Il existe un certain type d’Américains, pour lequel le fonctionnement impeccable d’une mécanique spectaculaire devient le centre et l’essence de la vie. Vieillissant, ce type se relâche quelque peu, jeune, il est d’un perfectionnisme tatillon. Faites de ces jeunes-là des pilotes d’hélicoptère et ils seront impatients de bombarder au napalm. Cette idée est quelque peu réductrice.

Dans Le Malin, le jeune homme anonyme qui harcèle le héros est un portrait d’une cruauté qui confine la haine d’une certaine forme de jeunesse, peut-être de toute la jeunesse. Ce personnage est paumé, isolé, perdu ; il est aussi demeuré, nombriliste et inconscient ; par-dessus tout, il est terriblement velléitaire. Sa quête d’affection et d’amitié le pousse à revêtir un costume de gorille, et c’est sous forme d’homme –singe qu’il s’enfonce dans la nuit. « Venez embrasser Konga ! », sa dernière réplique en sortant du champ. Tragédie, tragédie absolue, tragédie de la solitude des jeunes imbéciles, vue par un vieux schnock, John Huston.




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