Fictions Corp active et désactive les désirs. Fictions Corp
est une zone de votre espace mental. Fictions Corp est au
croisement des représentations. Fictions Corp joue des images
et des mots. Fictions Corp investit dans la langue. Fictions
Corp récolte des données sur l’univers et les reformule. Fictions
Corp est bien réel.
Candice se caresse sous la douche et cherche la caméra.
Lyndie, après un strike au bowling, rejoue son geste de ses
deux index, visant son papa qui rigole, un clin d’œil à Bill
qui la prend dans son numérique.
Marie-Léonie a l’impression qu’on la surveille depuis le radio-réveil
de sa chambre.
Christelle a le sentiment d’avoir été idiote à son dernier
passage télé.
Steeve laisse sa main sur le genou
de Laura quand la voiture passe au travers de la foule, se
dit qu’il a bien de la chance quand même, signe un autographe.
Paris ne se souvient plus de la nuit dernière et ne sait plus
où est passé son numérique.
Olivier ne comprend pas pourquoi
le succès ne vient pas et leurs samedis sans cinéma désespèrent
Marika.
Adrianna pense à Thierry qui pense à Marc-Olivier qui pense
à Didier qui pense à Béatrice qui pense à Guillaume qui pense
à Marie qui ne pense plus à Bertrand qui pense à Kristina
qui pense à Bertrand qui pense à Marie qui ne pense plus.
William soigne sa dépression en regardant Evelyne qui a déjà
dit plusieurs fois qu’elle n’a pas besoin de faire une analyse
que ce n’est pas obligatoire qu’elle ne supporte plus ce terrorisme
psy qu’elle ne fera sûrement pas comme sa mère qui est en
analyse depuis vingt ans et faut voir où ça en est.