SYNOPSIS :
Alienor, jeune fille du XIVe siècle, parvient, au péril de sa
vie, a soigner le roi de France, victime d'une fistule. En récompense,
elle demande au souverain de la marier avec Bertrand de Roussillon
qu'elle aime depuis son enfance. Mais celui-ci refuse de consommer
le mariage et s'enfuit combattre en Toscane. |
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LUBITSCH ENLUMINURE
Premier film en costume
du XIVème siècle inspiré du Décameron de Boccace, la camera
oscura referme un trésor où chaque élément figuré et peint
traduit un état de recherche pour l’édification d’une identité
féminine. Rohmérien, le récit déroule des fausses pistes,
bifurque du contingent au nécessaire, invitant le spectateur
à reformuler à chaque fois le scénario à venir. Ainsi mis
en éveil, le désir, tout comme son pendant la frustration,
ordonne la loi du film : une fille et un garçon se sont juré
un amour et conclus une alliance. Séparés, la femme tentera
par tous les moyens de retrouver son amour. Or celui-ci est
volage, peu porté vers le souvenir et la fidélité.
L’impossible rencontre
de ces deux corps, sans cesse refoulée, refusée inscrit le
film dans l’esthétique de la rupture où tous les cinéastes
modernes depuis Godard jusqu’à Garrel n’ont eu cessé de figurer.
La cinéaste nous conte ainsi la belle histoire d’Aliénor (Caroline
Ducey rayonnante) jeune fille élevée par son père médecin
de campagne éclairé et, femme libre de raison et d’obstination,
elle parvient à guérir le Roi (Jackie Berroyer) gravement
malade d’une fistule. En remerciement royal, elle a le choix
d’épouser librement celui qu’elle désire. Or son amour d’enfance
fait partie des gentilshommes de la cour Bertrand de Roussillon
(Melvil Poupaud). Contraint au mariage, celui-ci n’aura cessé
de fuir le lit conjugal préférant le combat guerrier en Italie
à la joute érotique. Aliénor sera la femme voilée qui n’aura
cesse de lier son con (le jeune comte croit aimer toutes les
nuits sa mystérieuse italienne croisée à son arrivée et qui
n’est autre qu’Aliénor) à son visage/âme.
La cinéaste dispose chaque
élément comme autant de miniatures, stylisées à l’extrême
(les décors aplatis, les couleurs hyperréalistes fabriquent
une sensation d’abstraction dans laquelle les personnes figurent
plus qu’ils ne vivent) pour rendre compte d’un état psychique
féminin à la fois métaphysique et charnel. Pari pleinement
réussi.
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Titre :
La chambre obscure
Réalisateur :
Marie-Christine Questerbert
Scénariste :
Marie-Christine Questerbert
Acteurs : Caroline
Ducey, Melvil Poupaud,Mathieu Demy,Sylvie Testud
Directeur de la photographie
: Franco Di Giacomo
Direction artistique musicale :
Solange Boulanger
Musique : Guillaume
de Machaud
Montage : Catherine
Quesemand
Décors : Laurent Allaire
Costumes : Jean Daniel
Vuillermoz
Producteur : Raymond
Blumenthal
Directrice de production :
Denise Robert
Producteur associé :
Jimmy de Brabant
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