SYNOPSIS :
En 1671, François Vatel est l'intendant fidèle et dévoue d'un
prince de Conde fier mais vieillissant et ruine qui cherche
a regagner les faveurs du roi Louis XIV et a se voir confier
le commandement d'une campagne militaire contre les Hollandais.
Pour l'occasion, Conde qui ne se soumet jamais à personne sinon
a son roi, remet la destinée de sa maison dans les mains de
Vatel, lui intimant la lourde tache de recevoir toute la cour
de Versailles en son château de Chantilly. Les festivités durent
trois jours et trois nuits, mais le troisième jour, la marée
n'arrive pas... |
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Un spectacle flamboyant
desservi par un scénario indigent : le mets appétissant se révèle
insipide…
« Il est dimanche 26
avril [1671] (…) Je vous écrivis vendredi qu’il [Vatel] s’était
poignardé : voici l’affaire en détail.
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Le Roi arriva jeudi
au soir; la chasse, les lanternes, le clair de lune, la promenade,
la collation dans un lieu tapissé de jonquilles, tout cela
fut à souhait. On soupa; il y eut quelques tables où le rôti
manqua. (…) Cela saisit Vatel ; il dit plusieurs fois: Je
suis perdu d’honneur; voici un affront que je ne supporterai
pas. Il dit à Gourville : La tête me tourne, il y a douze
nuits que je n’ai dormi; aidez-moi à donner des ordres. Gourville
le soulagea en ce qu’il put. Ce rôti qui avait manqué, non
pas à la table du Roi, mais aux vingt-cinquièmes, lui revenait
toujours à la tête. Monsieur le Prince alla jusque dans sa
chambre, et lui dit : Vatel, tout va bien, rien n’était si
beau que le souper du Roi. Il lui dit : Monseigneur, votre
bonté m’achève; je sais que le rôti a manqué à deux tables.
– Point du tout, dit Monsieur le Prince, ne vous fâchez point,
tout va bien. La nuit vient: le feu d’artifice ne réussit
pas, il fut couvert d’un nuage; il coûtait seize mille francs.
A quatre heures du matin, Vatel s’en va partout, il trouve
tout endormi ; il rencontre un petit pourvoyeur qui lui apportait
seulement deux charges de marée; il lui demande: Est-ce là
tout? Il lui dit : Oui, Monsieur. Il ne savait pas que Vatel
avait envoyé à tous les ports de mer. Il attend quelque temps;
les autres pourvoyeurs ne viennent point ; sa tête s’échauffait,
il croit qu’il n’aura point d’autre marée ; il trouve Gourville,
et lui dit : Monsieur, je ne survivrai pas à cet affront-ci
; j’ai de l’honneur et de la réputation à perdre. Gourville
se moqua de lui. Vatel monte à sa chambre, met son épée contre
la porte, et se la passe au travers du cœur; mais ce ne fut
qu’au troisième coup, car il s’en donna deux qui n’étaient
pas mortels: il tombe mort. La marée cependant arrive de tous
côtés ; on cherche Vatel pour la distribuer; on va à sa chambre;
on heurte, on enfonce la porte ; on le trouve noyé dans son
sang; on court à Monsieur le Prince, qui fut au désespoir.
Monsieur le Duc pleura ; c’était sur Vatel que roulait tout
son voyage de Bourgogne. Monsieur le Prince le dit au Roi
fort tristement: on dit que c’était à force d’avoir de l’honneur
en sa manière; on le loua fort, on loua et blâma son courage.
(…) Cependant Gourville tâche de réparer la perte de Vatel
; elle le fut : on dîna très bien, on fit collation, on soupa,
on se promena, on joua, on fut à la chasse ; tout était enchanté.
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