SYNOPSIS :
Soo-Jung,
une jeune fille de 24 ans, écrit et travaille comme assistante
vidéo pour Young-Soo, un cinéaste indépendant. Celui-ci, plus âgé qu'elle,
retrouve Jae-Hoon, un ancien camarade
de lycée qui s'est enrichi en tenant une galerie d'art. Ce dernier
succombe aussitôt au charme de Soo-Jung,
malgré le total effacement de celle-ci. Une liaison s'installe
entre eux, mais la jeune femme, toujours vierge, refuse l'acte
sexuel au grand désarroi de son soupirant. Young-Soo est également attiré par sa collaboratrice... |
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« Quand on te voit, il vient
à main
Une envie dedans les mains
De te tâter, de te tenir :
Mais il se faut bien contenir
D’en approcher, bon gré ma vie,
Car il viendrait une autre envie. »
Blason anatomique du corps féminin
« Le Tétin » de Clément Marot
L’ORIGINE DU MONDE
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L’origine du monde serait le lieu
secret où le spectateur est appelé à s’engouffrer et la
vierge serait mise à nu encore et encore par tous les cinéphiles
sadiens en quête de cinéma. La jouissance et la frustration
innervent ce film extrêmement intelligent où l’audace formelle
sans jamais céder au danger du formalisme épouse rigoureusement
le projet érotique : dépuceler une vierge. Le dossier
de presse à Cannes présente ainsi le film : « une
simple histoire d’amour et de désir entre des gens ordinaires :
deux hommes et une femme. Les deux hommes étaient étudiants
en art dans la même université. La femme est vierge. »
L’un est un beau gosse, l’autre un cinéaste en proie aux
doutes de la création, tous deux convoitant la jeune femme
vierge et offerte. Succinct, le récit va cependant entremêler
les stratégies de désirs des deux hommes autour d’un point
fixe, objet fictionnel sublime lorsqu’il prend en charge
tout le mystère de la création. Jean Eustache avec Une
Sale Histoire avait défloré le sujet où la morale et
le sordide façonnaient un état du monde troublant « au
ras du sol froid pisseux », Catherine Breillat tourmente
les corps des jeunes filles depuis plus de vingt cinq ans
en quête de cet instant de grâce où « la pureté c’est
augmenter à son degrés extrême la pirouette du vice (1)»
et par un rapprochement inattendu un cinéaste coréen reprend
à son compte l’énigme de la profanation de la chair.
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