SYNOPSIS :
La riche cantatrice et actrice Malak cherche à être aimée pour
elle-même. Blessée par son divorce, elle tombe sous le charme
d’un arriviste, Lamei, jusqu’à vivre pour lui une passion obsédante.
Son scénariste et son metteur en scène cherchent à la séparer
de cet individu qui met en péril sa carrière. Ils font croire
à Lamei que la fortune familiale va aller à la fille de Malak,
Paula. Lamei tombe dans le panneau, courtise Paula, et sa convoitise
est révélée au grand jour... |
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JEU
DE RÔLES
Après la sortie
de De l’eau tiède sous un pont rouge, de Shohei
Imamura, Youssef Chahine livre un autre film régénérateur
au message bienveillant. Jeunesse éternelle des vieux.
Un optimisme scintillant qui réside dans la destinée
de chacun (Le Destin, titre manifeste de son œuvre),
et dans l’équilibre fragile de vies qui relève
autant d’une force majeure (la foi dans une altérité ;
L’Autre est son avant-dernier film), que de ses affaissements
ou distorsions (la foi individualiste) au sein du microcosme.
La ligne harmonieuse de
Silence, on tourne ! se dessine d’abord dans une
dialectique de mélodrame absolu : interférence
des rires et larmes ; plaisir des fusions contraires,
entre réalisme populaire (émotion mouillée)
et comédie musicale (émotion décuplée).
Comme chez Jacques Demy, toute la beauté double du
récit ne peut se départir des apartés
musicales (les saynètes en-chantées), ligne
vocale qui devient intrigue et enlumine visages, décors
et personnages alentour. Chez Chahine ou Demy, l’emprunt musical
se transmue en doublure linéaire du réel.
Mais les vecteurs sociaux
allument moins les bornes musicales qu’elles ne les président
secrètement. Même spirale des apparences pour
l’un et l’autre : même bonheur organique qui naît,
meurt et vaut moins comme hommage à la comédie
musicale ou comme ornement d’une joie communicative, que comme
dévoilement d’une machine à dupes ; où
le sourire ne paraît que furtivement, simple apparat
d’une sarabande détraquée. Les refrains chantent
l’amour éperdu, miroir déformant d’une croyance
réelle, trouble et aveugle dans l’autre. Pour le cinéaste,
il est entendu que le mensonge de l’un déjoue toujours
le destin de l’autre. Fin d’une croyance, déclin social.
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L’amertume finale résulte
des fictions qu’échafaudent entre eux les personnages :
elle relève des fondations ambiguës auquel se
voue le microcosme, la croyance en l’autre et la duperie qui
s’y encastre. Se confondent le jeu de l’illusion (le jeu de
rôles, le ludisme désenchanté) et sa chandelle
(trahison des affects ou trahison de l’autre). Auparavant,
ce que fait Chahine est admirable : rassembler, puis
ériger une chanteuse en diva égyptienne, égérie
à laquelle s’identifient les foules. Remédier
aux maux contemporains par le spectacle et dévoiler
l’ivresse qui l’habite (l’envers du music-hall) : Youssef
Chahine se fait chantre d’un présent enchanté
et perverti, en grimant la rêverie populaire en embellie
nationale. Par souci d’utopie.
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Latifa : Véritable
star de la chanson au Moyen-Orient, originaire de
Tunisie, Latifa enregistre depuis l’adolescence
et compte 10 albums à son actif avec plus
de 11 millions de disques vendus dans le monde arabe.
En 1999, elle renonce à chanter exclusivement
en arabe et enregistre deux titres en français
à l’occasion de la sortie en France de son
nouvel album Inchallah. En 2000, Le maître
du cinéma égyptien Youssef Chaine
lui confie son premier rôle -sur mesure- au
cinéma avec l’interprétation du personnage
principal de Silence…on tourne.
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Titre : Silence on tourne
Réalisateur :
Youssef Chahine
Editeur : Editions
Montparnasse
Bonus DVD : Film proposé
en VF et VOST (son Dolby et 5.1 Dolby), Youssef
Chahine vu par le chef opérateur Pierre Dupouey
(making of de 9 mn), découpage en chapitres et
film annonce
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Titre : Silence
on tourne
Réalisateur :
Youssef Chahine
Scénario :
Youssef Chahine
Producteurs délégués :
H. Balsan, G. Khoury, M. Khoury
Musique originale et orchestration :
Omar Khairat
Paroles des chansons :
Gamal Békhit, Kawssar Mostapha
Photographie :
Pierre Dupouey
Montage : Rachida
Abdel Salam, Tamer Ezzat, Annette Dutertre
Mixage : Dominique
Hennequin
Décors :
Hamed Hemdan
Costumes : Nahed
Nasrallah
Son : Jérôme
Ayasse
Sortie salle :
12 décembre 2001
Pays : France /
Egypte
Année :
2001
Durée :
1h42
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