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Shaft in Africa (c) D.R. SHAFT IN AFRICA
de John Guillermin
Par Philippe LOMBARD


SYNOPSIS : Envoyé en Ethiopie par l'émir Ramila pour mettre fin à un trafic d'esclaves, Shaft, le détective new-yorkais, redoutable ennemi du crime, se fait passer pour un autochtone et remonte la filière jusqu'à Paris.

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HARLEM GLOBE-TROTTER


  Shaft in Africa (c) D.R.

La troisième aventure de John Shaft est certainement la moins crédible de toutes, mais aussi la plus violente, la plus amusante et peut-être la plus " bis ". Avec son titre à la Tintin, Shaft in Africa (Shaft contre les trafiquants d'hommes en français) délaisse le polar urbain pour se lancer dans l'aventure exotique. Envoyé en Ethiopie par l'émir Ramila pour mettre fin à un trafic d'esclaves, le détective new-yorkais se fait passer pour un autochtone et remonte la filière jusqu'à Paris.

Shaft lui-même ne croit pas à la mission qu'on lui propose. " Un gars franchement de la ville comme moi, ils vont me repérer tout de suite ! ", constate-t-il, devançant de peu le spectateur dans cette évidence. Avec son impeccable coupe afro et sa moustache superbement taillée, il parcourt l'Afrique avec comme seules armes des rudiments de manta (mais à l'entendre, il le parle couramment) et un solide bâton dissimulant un appareil photo. En devenant ce James Bond en pagne, Shaft n'est plus tout à fait le même. Signe sans doute que la Blaxploitation a amorcé son déclin. Ecrit et réalisé par des Blancs (respectivement Stirling Silliphant et John Guillermin), Shaft in Africa distille un vague message tiers-mondiste et progressiste (Shaft dénonce au passage la clitoridectomie !), qui ne trompe personne.

Shaft in Africa (c) D.R.

Mais avec ses réminiscences de Coke en stock (le bateau transportant des esclaves), le film est extrêmement divertissant. Traversant l'Ethiopie avec un chien (Milou ?) et un garde du corps (son zabana, nous dit-on), qui seront tués tous les deux, Shaft vit des aventures dignes d'un serial. Quand il arrive à Paris, on pense à Bruce Lee débarquant à Rome dans La Fureur du Dragon. Le décalage culturel est moins grand mais l'improbabilité toute aussi forte. Face à Jacques Marin, qui semble reprendre son rôle d'inspecteur franchouillard dans Charade (1963), Shaft en est presque à se demander ce qu'il fait là ! Sur son passage, un immeuble s'enflamme, les caves d'un château explosent, des hommes sont mitraillés… " Black Africa in Paris means Black Trouble from Shaft " avait prévenu la bande-annonce.

Contrairement au Shaft 2000 (bien prude devant la caméra de John Singleton), le Shaft 1973 est encore " the black private dick who's a sex machine with all the chicks ". Il le confirme dans ses paroles, quand on lui demande s'il sait manier le bâton : " Quand on s'appelle Shaft, on est toujours bon avec ce qui est raide ". Passant aux actes, il déflore la fille de l'émir, visite un bordel éthiopien puis batifole avec la maîtresse nymphomane du méchant, qui lui pose d'abord quelques questions utiles comme " Quelle est la longueur de votre phallus, monsieur Shaft ? ", avant de le complimenter sur ses performances : " Tu es le premier homme qui ait fait l'amour avec moi comme un vrai homme doit le faire. " On ne peut évidemment rester sérieux devant de telles scènes et c'est ce qui rend ce film réjouissant.

  Shaft in Africa (c) D.R.

Shaft in Africa sortira la même année que Vivre et laisser mourir (007 + Blaxploitation) et Opération Dragon (Kung-fu + 007 + Blaxploitation), sans pour autant susciter le même culte. Qu'importe. " Africa's the name. Shaft's the game. " Dont acte.



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Titre
: Shaft contre les trafiquants d'hommes
Titre anglais : Shaft in Africa
Réalisateur : John Guillermin
Scénario : Stirling Silliphant
Musique : Johnny Pate
Chanson : Are you man enough
Interprétée par : The Four Tops
Interprétation : Richard Roundtree, Frank Finlay, Vonetta McGee, Neda Arneric, Debebe Eshetu, Jacques Herlin, Jacques Marin
Production : MGM, Shaft Productions
Producteurs : Lewis Roger, Siliphant Stirling, Grignon Marcel
Pays : Etats-Unis
Année : 1973
Durée : 112 minutes