CE REVE QUI N'EN ETAIT PAS UN
Après Du soleil sur les gueux,
Alain Guiraudie, signe un film insolite, décrivant
à la manière d'un faux documentaire, la fin
d'un monde ouvrier. Dans une petite ville, du sud de la
France, une usine ferme. Les employés attendent patiemment
leurs dernières heures. Sous l'il attentif
de son patron, un jeune technicien vient démonter
une dernière machine. Leurs regards se croisent,
provoquant le désir.
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Ce vieux rêve qui bouge est
un film ambitieux, trop sûrement. Tout d'abord, il
pose l'éternelle question : comment montrer
l'ennui sans ennuyer le spectateur ? L'usine se meurt
et c'est bien une ambiance morbide qui s'en dégage.
Les ouvriers vivent les jours les uns après les autres
sans perspective réelle pour l'avenir. Ils échangent
des banalités sur un ton monotone. Pour rompre cette
atmosphère, Alain Guiraudie nous montre la naissance
d'un désir, celui d'un jeune homme pour son patron.
C'est en choisissant de peindre l'homosexualité dans
un milieu ouvrier, là où on ne l'attendait
pas, qu'il contourne les clichés d'un sujet de plus
en plus en vogue au cinéma. Mais, son discours paraît
un brin utopique. Autant de tolérance et de compassion,
dans un monde souvent hostile aux gens différents,
relève bien du rêve; mais un rêve triste.
Bien que son style tende vers le documentaire, il ne semble
laisser aucune place à la spontanéité.
Les plans, parfois graphiquement beaux, s'enchaînent
sans la moindre vivacité. Les comédiens récitent.
Et, malgré deux ou trois répliques pince-sans-rire,
on s'ennuie. Sandrine Veysset avait su décrire l'univers
rural à la manière d'un conte noir en juxtaposant
la vie et la mort. Face à ce manque, on se raccroche,
alors, à une certaine sensualité trop timide
pour captiver l'attention.
A la fin, on se dit qu'en choisissant un
ton aussi austère, Alain Guiraudie a toutes les chances
de laisser le spectateur perplexe, ne sachant plus très
bien s'il s'agit d'un conte moderne ou d'une fable réaliste.
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Titre : Ce
vieux rêve qui bouge
Réalisation
: Alain Guiraudie
Scénario
: Alain Guiraudie
Interprètes
: Pierre Louis-Calixte, Jean-Marie Combelles et
Jean Ségani
Montage
: Galonda Ramos
Son
: Dana Farzenhpour
Chef décoratrice
: Eve Stewart
Directeur de la photographie
: Tony Pierce-Roberts
Musique
: Berlioz
Production
: Paulo Films et K production
Productrice exécutive
: Norma Heyman
Format :
Couleur - 1.33 - Dolby DTS
Sortie
: France 28 novembre 2001
Pays
: France
Année
: 2001
Durée
: 50 min
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