SYNOPSIS :
Le jeune et timide Hobbit, Frodon Sacquet, hérite d'un
anneau. Bien loin d'être une simple babiole, il s'agit
de l'Anneau Unique, un instrument de pouvoir absolu qui permettrait
à Sauron, le Seigneur Ténébreux de Mordor,
de régner sur la Terre du Milieu et de réduire
en esclavage ses peuples - à moins que Frodon, accompagné
d'une fidèle Compagnie constituée de Hobbits,
d'hommes, d'un Magicien, d'un Nain, et d'un Elfe, ne parvienne
à emporter l'Anneau à travers la Terre du Milieu
jusqu'aux Crevasses du Destin, lieu où il a été
forgé, et à le détruire pour toujours.
Un tel périple signi-fie s'aventurer très loin
sur les terres du Seigneur Ténébreux, où
il rassemble son armée d'Orques maléfiques...
La Compagnie doit non seulement combattre les forces extérieures
du mal mais aussi les dissensions internes et l'influence corruptrice
qu'exerce l'Anneau lui-même. L'issue de l'histoire à
venir est intimement liée au sort de la Compagnie. |
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LA COMMUNAUTE DE L'ANNEAU
Sauron, être maléfique qui
mit autrefois en péril l'équilibre des Terres
du Milieu, tirait son pouvoir d'un anneau magique, façonné
par lui, et qui rendait son détenteur invisible. Vaincu
par une coalition de différentes races (humains, elfes
et nains), la figure de Sauron s'effaça au fil du temps
des mémoires pour laisser place à une lointaine
légende. Mais, alors que l'anneau, perdu après
la défaite de Sauron, réapparaît dans
un tranquille village de hobbits - sorte de " petits
hommes " - et entre en la possession du jeune Frodon,
Sauron retrouve sa force et menace à nouveau la paix
du monde
La démesure souveraine
Si Le Seigneur des anneaux est spectaculaire ?
Oui, sans aucun doute. Les décors naturels néo-zélandais
sont grandioses et les décors, conçus en post-production,
somptueux, les scènes de bataille sont d'un gigantisme
à couper le souffle, et les sorts jetés d'une
féerie merveilleuse. Les Tours du Seigneur des Anneaux
sont les plus hautes possibles et les Mines du royaume des
nains, les plus profondes ; les batailles mettent aux
prises des armées innombrables et un paisible cours
d'eau se transforme en une ruée chevaleresque sous
l'invocation d'une jolie elfe (Liv Tyler). Tous ces superlatifs
nous viennent au souvenir de l'impression produite par la
vision du film, mais avec un peu de recul, on saisit mieux
combien, et comment, cet effet est élaboré.
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Si le talent de Peter Jackson dans le registre
de la démesure s'avère incontestable,
c'est non seulement par un évident savoir-faire technique,
mais aussi par une réelle habileté de la mise
en scène. Les lieux parcourus par les personnages étant
de proportions gigantesques, le film se doit d'en donner la
mesure au spectateur, aussi la caméra plane-t-elle
au-dessus des fleuves, s'envole-t-elle au sommet des montagnes,
ou encore plonge du haut d'une tour au plus profond d'une
mine. Plus subtilement, Peter Jackson applique un principe
simple : la démesure n'est jamais aussi bien mise
en valeur qu'en relation avec son contraire. Ainsi, dans la
monumentale séquence guerrière qui ouvre le
film, à un plan d'ensemble sur le terrain de bataille
et les armées en ordre rangé, succède
un plan serré sur le chef humain qui lance la charge,
les multitudes de flèches tirées dans son dos
faisant frémir à vue d'il
une mèche
de ses cheveux. Ce jeu permanent entre point de détail
et tableau d'ensemble, le soin apporté à
l'effet de réel subordonné au souci de
l'illusion spectaculaire, trahit une volonté constante
d'immerger le spectateur dans l'imagerie du film. Certes,
mais cela rend-il pour autant le monde du Seigneur des
Anneaux habitable par ses personnages ?
Une coquille vide
Après que Frodon se soit vu obligé
de quitter son village pour emmener l'anneau en plein cur
du royaume de Sauron, seul endroit où on puisse le
détruire, sa quête le conduit dans une cité
elfe, où se forme autour de lui une " communauté
de l'anneau " réunissant, outre deux de ses
compères hobbits, un magicien, un rôdeur, un
guerrier, un elfe et un nain, tous décidés à
l'accompagner et à le protéger durant ses aventures.
Les longues digressions du roman sur les Terres du Milieu,
alternativement descriptives, anthropologiques, historiques
voire mythologiques, dessinent un fond d'une ampleur peu commune
sur lequel se détachent les figures héroïques
des personnages. Dans l'adaptation de Peter Jackson, l'image
se charge du " fond " : les descriptions
de lieux, de personnages et d'événements sont
immédiatement données à voir ; mais,
si l'ampleur donnée au roman par ces passages est transposée
spectaculairement à l'écran, c'est au détriment
de l'histoire et de ses protagonistes, repoussés quant
à eux à l'arrière-plan. La mise en scène
de Jackson, habile à impressionner le spectateur, peine
en revanche beaucoup à le captiver. La perspective
donnée au roman par le narrateur est totalement aplanie
par le film, qui se révèle démuni d'un
point de vue.
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