SYNOPSIS :
 Danny Ocean sort de prison. Désirant réintégrer au plus vite
 ses fonctions de criminel, il reconstitue immédiatement une
 association de malfaiteurs afin de s'atteler à ce qui constitue
 le plus grand hold-up de l'Histoire de Las Vegas. 150 Millions
 de dollars sont entreposés dans les coffres du plus grand casino
 du pays. Les recettes de trois casinos. Mais pour Danny, ce
 coup est aussi l'occasion de récupérer son ex-femme, mariée
 depuis au directeur de ces trois casinos. | 
 
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  Pour Steven Soderbergh,
 tout n'est désormais que rythme, musique et swing.
 Abandonnant un temps le côté auteurisant de son
 précédent film, adaptant à la sauce hollywoodienne
 les expérimentations effectuées sur les matrices
 que constituent Schizopolis et A Fleur de peau,
 le cinéaste oscarisé réalise peut être
 son film le plus important, le point charnière de toute
 son œuvre. Celui où s'affirme le plus son désir
 de jouer sur plusieurs tableaux à la fois et de passer
 du statut de cinéaste reconnu de la critique à
 celui d'un réalisateur fédérateur de
 larges publics. Il accède ainsi au niveau le plus convoité
 d'Hollywood, celui des cinéastes totalement libres
 de leurs choix, qu'ils soient commerciaux ou personnels, niveau
 dans lequel se débattent pour le moment Steven Spielberg,
 Tim Burton, ou encore Clint Eastwood.  
  
 Là où Soderbergh
 se distingue de ses illustres aînés, c'est dans
 le matériau qu'il choisit pour poser son intrigue et
 ses péripéties. Alors que McTiernan (le building
 de Die hard) ou Spielberg (La cuisine de Jurassic
 Park) décidaient d'investir un lieu pour mieux
 le déconstruire, Soderbergh choisit d'illustrer simplement
 le terrain découvert (le casino) et de s'en détourner
 subtilement pour s'intéresser aux actants du hold-up,
 tous joués impeccablement par les dernières
 stars américaines à la mode. Soit donc un groupe
 de onze gangsters, les " onze de Ocean ",
 chacun ayant un rôle et une fonction bien définis.
 Entités figuratives, vides de toute personnalité
 (à part celle que leur fonction implique au sein du
 groupe), ces actants font tout l'attrait du film, qui prend
 ainsi un malin plaisir à les suivre un à un,
 la caméra tournant autour deux, les suivant, les collant
 au plus prêt, et passant sereinement de l'un à
 l'autre. Investissant ainsi le genre du " Rat Pack
 ", Soderbergh ne cherche donc pas à le déconstruire
 comme le faisait McTiernan dans Die hard, mais à
 lui redonner un sens, un intérêt, une raison
 d'être. Le film prend ainsi le genre à la lettre,
 organisant sa meute minutieusement autour des victimes (le
 coffre, le directeur, la femme).  
 
    
 
 
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 Insidieusement, c'est en
 cherchant son inspiration du côté d'un autre
 genre codé que Soderbergh transcende le simple divertissement
 qu'il vise. Car en adaptant le rythme de la comédie
 musicale, ses soudaines poussées d'adrénaline
 succédant à des moments de calme intense, le
 cinéaste donne au film un tempo étonnant, composé
 de pauses, d'ellipses, de retournements. Chaque plan étant
 musicalisé, on ne s'étonne donc plus de la façon
 dont le film hypnotise le spectateur, anesthésiant
 son esprit critique pour lui faire mieux apprécier
 le caractère incroyablement divertissant de chaque
 scène, de chaque ligne du scénario. Le film
 devient ainsi un incroyable objet de distraction et de relaxation,
 dans lequel des personnages dépourvus de passé
 participent à un casse sans la moindre peur, sans le
 moindre problème, avec sang froid et décontraction.
 À prescrire. 
  
  
 
 
  
 
 
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 Titre :
 Ocean's Eleven 
 Réalisation
 : Steven Soderbergh 
 Scénario :
 Ted Griffin 
 Acteurs
 : G. Clooney, B. Pitt, J. Robert, A. Garcia,
 D. Cheadle 
 Photo
 : Steven Soderbergh 
 Monteur
 : Stephen Mirrione 
 Musique
 : David Holmes 
 Costumier : Jeffrey Kurland 
 Production
 : Jerry Weintraub 
 Producteurs executif
 : John Hardy, Susan Ekins, Bruce Berman 
 Distributeur
 : Warner Bros. Pictures 
 Sortie France
 : 6 février 2002 
 Durée
 : 1h 57mn 
 Année :
 2001 
 Pays :
 USA
  
  
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