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John Q. (c) D.R. JOHN Q
de Nick Cassavetes
Par Cécile GIRAUD


SYNOPSIS : John Q. Archibald a toujours veillé sur sa famille. Sa femme et Michael, son fils de neuf ans, comptent plus que tout au monde. Lorsque, au cours d'une partie de baseball, Michael est emmené d'urgence à l'hôpital suite à un malaise, tout l'univers de John bascule. Pour avoir une chance de survivre, l'enfant doit absolument subir une transplantation cardiaque. John sait que son assurance ne couvrira pas les frais et qu'il ne pourra jamais réunir la somme nécessaire. Désespéré, prêt à tout pour que son fils vive, il prend l'hôpital en otage…

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ENTRE REALITE ET FICTION


  John Q. (c) D.R.

Alors que la télévision nous assaille de séries sur la vie des hôpitaux et de celle des plus démunis, sur l’injustice sociale, et de téléfilms "tirés d'une histoire vraie", Nick Cassavetes et son scénariste James Kearns, ont pensé qu'il était bon de nous en faire un mélange bien dosé, mais malheureusement mal adapté pour le cinéma… Ils jouent encore une fois sur les limites de la fiction et de la réalité, n’oubliant pas que le cinéma permet de reproduire des images du réel, mais aussi de les manipuler. Alors que la puissance du téléfilm consiste souvent à relier le spectateur à une autre personne existante, en le projetant dans un autre espace-temps possible, dans une histoire qu’il aurait lui-même pu vivre, et désignant l’injustice ou la maladie, la souffrance, comme étant universels, John Q nous présente une histoire qui " pourrait être " vraie, car comme le souligne le carton à la fin du film : "des millions de gens aux Etats-Unis n’ont toujours pas de sécurité sociale et se retrouvent donc hypothétiquement dans la même situation que John Q"...


Voilà une des (nombreuses) faiblesses de ce film : l’histoire n’est ni vraie ni fausse, car elle émane d’une situation sociale réelle, mais elle est habitée par… Denzel Washington, suivi par Robert Duvall, James Woods ou encore Anne Heche et Ray Liotta. Une incohérence pour le spectateur des téléfilms faussement sociaux que l’on peut voir tous les jours sur M6. Si ces deux arguments antithétiques sont la faiblesse du film, ils n’en fixent pas moins sa force, car ses producteurs peuvent espérer un taux de fréquentation honorable s'il rassemble les fans de ces stars et les amateurs de téléfilms larmoyants…

John Q. (c) D.R.
Le sujet est donc assez naïf : un père désespéré assiège un hôpital pour sauver son enfant (entreprise invraisemblable : nous sommes bien dans la fiction), mais comme c’est un homme fondamentalement gentil (que nous dit ce film ? les pauvres sont bêtes, mais pas méchants, ils vont à l’église, se soutiennent les uns les autres, pas comme les riches médecins qui ne pensent qu’à eux-mêmes…), il ne blessera personne (ou presque), et imagine même se suicider pour donner son cœur à son fils et lui permettre de vivre. Heureusement, comme nous sommes définitivement dans la fiction, il sera sauvé in extremis (le pistolet avait un cran d’arrêt), et son fils dans la foulée (la méchante directrice prise de remords reçoit un cœur juste à temps). Alors, si nous sommes tombés à ce point dans la fiction, pourquoi à tout prix continuer à vouloir s’enraciner dans le fait divers réel ? Car ce fait divers n’en a plus l’air. Il est du moins le représentant de tous les faits divers, il est également un objet sociologique intéressant. Car à défaut de nous intéresser à son sujet principal (je vous le rappelle : un père désespéré fait tout pour sauver son enfant), John Q nous permet d’étudier le comportement (toujours aberrant) de la population américaine, avec ses mouvements de foule, son intérêt pour n’importe quel événement, aussi inintéressant ou dangereux soit-il, mais surtout leur intérêt pour la gloire, en tout cas la notoriété (la volonté de passer à la télévision par tous les moyens (ici : se trouver dans la foule devant l’hôpital, et espérer être filmé en arrière-plan).

C’est donc sans doute involontairement que Nick Cassavetes donne une autre dimension à son film, loin d'une dimension sociale larmoyante, mais plutôt proche d’une vision qui serait cynique, si elle n’était objective… Le réel n’est donc pas là où on l’attendait, mais cela n’intéressera sans doute pas les fans de Denzel Washington...



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Titre : John Q
Réalisateur : Nick Cassavetes
Scénario : James Kearns
Directeur de la photographie : Rogier Stoffers
Avec : Denzel Washington, Anne Heche, Robert Duvall, James Woods
Réalisateur : Nick Cassavetes
Acteurs : Denzel Washington , Robert Duvall , Anne Heche , Ray Liotta, James Woods , Daniel E. Smith , Ethan Suplee , Shawn Hatosy , Kimberly Elise , Eddie Griffin , Laura Harring , Troy Beyer , Paul Johansson
Musique : Aaron Zigman
Chef décorateur : Stefania Cella
Chef monteur : Dede Allen
Producteur : Mark Burg, Oren Koules
Production : New Line Cinema
Distribution : Metropolitan Filmexport
Sortie France : 06 mars 2002
Pays : Etats-Unis
Année : 2001
Durée : 1h55





John Q : site officiel du film
John Q : bande annonce du film