SYNOPSIS :
A une époque indéterminée, dans un village plongé dans un brouillard
perpétuel, deux amis d’enfance, Yatma et Mbanik, rivalisent
pour séduire Maxoye. Mbanick, fils de marabout, qui réussit
à dissiper le brouillard en défiant les esprits. Le village
le porte en triomphe et Mbanick officialise sa liaison avec
Maxoye. Mais Yatma, fou de jalousie, ne l’accepte pas et un
soir tue Mbanick. Pour mieux se venger, Maxoy accepte d’épouser
Yatma. Celui-ci devra traverser de longues années d’épreuves
humiliantes… |
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POINT DE VUE
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Un village de pêcheurs
au bord de l’océan, un récit originel, une atmosphère
intemporelle : ce prix du pardon se donne comme l’illustration
d’un conte africain et baigne dans la lumière du mythe…
Ce qui n’est pas très nouveau en soi, le cinéma
africain se montrant assez friand de ce type d’histoire. Mais
ne boudons pas notre plaisir, car le film de Mansour Sora
Wade est plutôt réussi. Tout d’abord, on
sera sensible à la qualité plastique :
les plans de brouillard au début, qui donnent à
l’image une sorte d’incertitude et d’évanescence, et
suggèrent l’idée de limbes. De même, il
y a un travail remarquable sur les couleurs, notamment à
travers les costumes, et leur dimension symbolique. Le récit
est d’une simplicité biblique, mobilisant les sentiments
universels (jalousie, vengeance, pardon) mais se distingue
par sa façon d’échapper à toute forme
de manichéisme. Ainsi le pardon ne relève pas
d’une mentalité judéo-chrétienne, et
le mal, plutôt que d’être rapporté à
une problématique morale, s’interprète ici comme
une sorte de désordre du monde. Ce qu’a fait Yatma
en tuant Mbanick.
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Sans atteindre la puissance
de Yelen de Souleymane Cissé, on retrouve dans
Le prix du pardon, une façon commune de traiter
le surnaturel, c’est-à-dire le sacré, témoignant
d’une pensée magique. Ici, les éléments
surnaturels entretiennent des liens avec les vivants, et le
sacré ne désigne rien d’autre pour l’homme qu’un
mode d’habiter le monde (un mode poétique bien sur)
qui donne un sens à sa présence, peu importe
que cela soit vrai ou non. À ce titre, le plus beau
moment du film reste cette longue scène de danse rituelle,
à la dimension initiatique, où Yatma, déguisé
en léopard, vit une métamorphose et entame le
chemin d’une rédemption.
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Titre : Le Prix
du pardon
Titre version original
: The Price of forgiveness / Ndeysaan
Réalisateur :
Mansour Sora Wade
Scénaristes :
Mansour Sora Wade, Momar Nar Sene
D'après le livre de :
Mbissane Ngom
Acteurs : Hubert
Koundé , Rokhaya Niang , Gora Seck , Alioune
Ndiaye
Directeur de la photographie :
Pierre-Olivier Larrieu
Montage : Christian
Billette
Musique : Wasis
Diop, Loy Ehrlich et Youssou N'Dour
Producteur : Raphaël
Vion et Mansour Sora Wade
Production : Les Films
du Safran
Distribution : Les Films
du Safran Distribution
Pays : France,
Sénégal
Sortie France : 06 mars
2002
Durée : 1h 30
mn
Année :
2001
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