SYNOPSIS :
Lucia est serveuse dans un restaurant dans le centre de Madrid.
Quand elle apprend la mort de son fiancé, Lorenzo, un écrivain,
avec qui elle a vécu pendant six ans, elle part trouver refuge
sur une île méditerranéenne. Là-bas, baignée dans une atmosphère
où elle respire l’air frais et profite du soleil, Lucia commence
à découvrir les coins obscurs de sa relation passée. |
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JULIO Y SU SEXO
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Qui veut bien se dévouer
pour expliquer à Julio ce que c'est, la sublimation
? Parce que Lucia qui rencontre un trou dans le sol à
côté d'un phare, c'est un peu lourd. Si le film
se contentait du symbolisme niais (la lune, le soleil, tout
ça) que nous reconnaissions comme la patte de Julio,
mais il donne à voir des trous et des phares - sans
fard. Enfin, on peut lui reconnaître le mérite
de l'honnêteté : on n'est pas trompé sur
la marchandise, du sexe on en a. Là-dessus on ne se
plaint pas. Le film dresse un catalogue des lieux et des positions
idéales pour faire l'amour : dans l'eau (c'est très
bien), avec une baby-sitter perverse déguisée
en star du X (parce que, vous comprenez, sa mère en
est une : Julio, digne héritier de Zola, retrace la
généalogie des atavismes sexuels ! dans une
séquence d'anthologie, elle regarde les pornos de sa
mère et tâche consciencieusement, de reproduire
les même postures avec un godemiché), avec sa
mère en même temps, et le beau-père, avec
Lucia (ah quand même !), ou tout nus dans la boue -
très bon pour la peau ! Mais qui couche avec tout ce
petit monde ? Je vous le donne en mille : un écrivain,
Lorenzo, un portrait de plus de l'artiste en vampire, qui
nourrit ses romans de sa vie, suce le sang de ses proches
pour en tirer la moelle de ses livres.
Suite à sa disparition,
Lucia quitte la ville pour se réfugier sur une île.
Là, elle revivra par bribes son amour, en retrouvera
des traces, nouera des liens qui l'y ramèneront, dans
une sorte de voyage initiatique sexuel. Mais Lorenzo est l'être
de fuite, qu'elle ne parvient pas à saisir : tout la
ramène à lui, mais à l'approcher, Lucia
ne fait que se perdre dans les méandres de sa libido.
Du moins, c'est ce que l'on comprend dans les grandes lignes.
Dans le détail, c'est beaucoup plus confus.
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Julio Medem choisit de plonger
le spectateur dans les abîmes de l'inconscient de Lucia,
de Lorenzo, de tout le monde à la fois, en laissant
dans l'indécidabilité narrative, bon nombre
de séquences : fantasmes de Lucia, de la baby-sitter,
fictions de Lorenzo, flash-backs ? Intrigue alambiquée,
sur-déconstruite, au point quelle en devient illisible,
on soupçonne que ce soit beaucoup de mystères
pour rien. Le découpage binaire en chapitres, d'une
limpide simplicité (d'abord " Lucia ", puis,
si si, " El sexo ") n'apporte guère de lumière.
Fable pour décrire l'extrême éloignement
au sein de la promiscuité physique la plus grande ?
La déconstruction, cache-misère, semble masquer
la vacance du scénario, vaste paella où l'on
pêche ce qu'on veut, dans le désordre. Les pistes
narratives, les liens entre les personnages ne sont qu'ébauchés.
Pantins incompréhensibles et dérisoires, ils
n'obéissent qu'au plaisir onaniste du réalisateur.
A cette obscurité
du scénario s'oppose l'atmosphère solaire qui
nimbe le film. L'utilisation de la caméra digitale
dans ce paysage méditerranéen, seule belle réussite
du film, rend les surexpositions encore plus éblouissantes
et chaudes - mais par contrecoup, encore plus glacial cet
univers de fantasmes imbriqués.
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Titre : Lucia
y el sexo
Réalisateur :
Julio Medem
Scénario : Julio
Medem
Acteurs : Paz Vega
, Tristan Ulloa , Najwa Nimri , Daniel Freire,
Elena Anaya, Silvia Llanos, Javier Camara
Directeur de la photographie
: Kiko de la Rica
Montage : Ivan Aledo
Musique : Alberto Iglesias
Producteurs : Fernando
Bovaira, Enrique Lopez Lavigne
Production : Canal
+ Espagne, Alicia Produce, Le Studio Canal+, TVE,
Sociedad General de Cine (Sogecine)
Distribution : Colifilms
Distribution
Format : Dolby Digital
DTS, 2:35.1 Cinémascope, 35 mm
Sortie France : 03 Avril
2002
Interdiction : - 12
ans
Durée : 2h 11
mn
Pays : Espagne
Année :
2001
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