SYNOPSIS :
Le désir et la mort à travers l'itinéraire
d'un groupe de personnages... La merveilleuse odyssée
de l'idiot Toboggan est une compilation de différents
courts métrages, réalisés sur une période
de dix ans. Le "noyau dur" de ce programme tient dans le triptyque
Portrait des hommes qui se branlent, Conséquence de la
réalité des morts et Attirance vers le
vide, entremêlés d'histoires inédites.
Tous ces films mettent en scène des personnages récurrents.
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" A CINEMA
CACHE, CRITIQUE PARADOXALE "
(Jean-Claude Biette, "Qu'est-ce
qu'un cinéaste ?")
Il existe encore un cinéma
caché. Aujourd'hui on doit à la critique - et
à trois salles parisiennes uniquement - de découvrir
le film de Vincent Ravalec. Cas d'école, sa diffusion
restreinte instruit sur la responsabilité endossée
par l’opinion critique. La formule écrite recouvre
ici son double engagement. La Merveilleuse Odyssée
de l'Idiot Toboggan ne peut pas être qu'un long-métrage
à contourner (comme on a pu le lire). Si l'argument
de la genèse ne satisfait personne, au moins il suffit.
Précisément, c'est d'un recueil de courts métrages
dont il s'agit - le fruit de dix années de tentation
cinématographique. Les quatre-vingts minutes du film
exigent le regard (le respect) dû à la forme
courte. Démesurément sollicité, il peut
devenir au gré du temps difficile voire malaisé
à soutenir.
Vincent Ravalec a choisi
d'aligner ses petits films sur le fil rouge de la dissertation.
Récité off par Charlotte Gainsbourg, son développement
est introduit à la forme interrogative. Qu'adviendrait-il
de l'homme délibérément chaste au terme
de sa vie en société ? Évidemment la
réponse est dans la question. "Portraits des hommes
qui se branlent", "Conséquence de la réalité
des morts", "Attirance envers le vide", le noyau dur du programme
et les autres courts métrages (dont "Never Twice",
salué en son temps) agissent comme des exemples pratiques.
Le thème de la chasteté y est envisagé
à travers les thèmes de la mort et de l'énergie
sexuelle. Le style peut déplaire ; il ne laisse pas
d'être provocant. Une violence dans l’œil, à
la longue, devient dérangeante. Elle constitue une
exigence particulière que l'on a vite fait de dénigrer.
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Si Ravalec vaut ce qu'il
vaut, on doit y aller du même poncif pour La Merveilleuse
Odyssée de l'Idiot Toboggan. Le film possède
sa propre poésie. A l'image, la saleté du grain
et la crudité des prises de vue prennent le parti d'une
esthétique de la mort. Hautement justifiée en
cinéma, l'imagerie de Ravalec est avant tout celle
d'un auteur. Ses livres, ses films ou ses chansons n'expriment
pas autre chose qu'une personnalité. Les courts métrages
de La Merveilleuse Odyssée et l’œuvre qu'ils
forment ainsi réunis méritent le déplacement.
Au même titre, l'unique tableau d'un artiste maudit
vaut bien la visite du musée.
" Après tout c’était
peut-être bien de faire du cinéma, il y avait
des beaux films et cela donnait des émotions et du
plaisir à plein de gens, partout dans le monde, c’était
devenu un langage universel. Je m’étais demandé,
si c’était à refaire, comment je retournerais
le mien. Certainement en 16 mm, avec une toute petite équipe,
sans aucun effet. Malgré tout j’étais content
de ce que j’avais fait, c’était mieux que ce que j’avais
cru être capable de faire, et Dieu savait que j’avais
fait mon maximum "
Extrait de Les souris ont parfois du mal à
gravir la montagne
de Vincent Ravalec aux Éditions du Seuil,
2000
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Titre : La Merveilleuse
Odyssée de l’idiot Toboggan
Réalisateur :
Vincent Ravalec
Scénariste :
Vincent Ravalec
Directeur de la photographie :
Philippe Le Sourd, Jeanne Lapoirie
Acteurs : Alex
Descas, Antoine Chappey, Yann Collette, Marianne
Denicourt, Antoine Basler, Elodie Bouchez, Yvan
Attal, Samy Naceri, Alex Descas
Musique : Karen Brunon,
Florent Ravalec, Stéphane Auclaire, René-Louis
Lafforgue, Robert Miny
Producteur : Jean-Pierre
Alessandrini
Production : Entropie
Films, April Films, Le Studio Canal+, Les Films
du Garage, M6 Films, Boomerang Prod
Distribution : Boomerang
Films
Sortie le : 03 avril
2002
Durée : 1h 18
mn
Pays : France
Année :
2001
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