SYNOPSIS :
Laura Ash est une séductrice, une manipulatrice aussi
belle que dangereuse : une femme fatale. Sept ans après
un audacieux vol de bijoux, pendant le festival de Cannes, elle
change d'identité et épouse un diplomate, M. Watts.
Alors qu'elle suit son mari en poste à Paris un paparazzi,
Nicolas Bardo, la prend en photo et la met en danger. Sa curiosité
pour cette femme lui sera-t-elle... fatale ? |
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POINT DE VUE
Postulat : si Femme
fatale reprise le tissu d’un pan du maniérisme
actuel, Femme fatale s’entretient d’abord avec le cinéma
de Brian De Palma. Le spectateur s’agence entre les scènes,
redouble l’embaumement, la reprise des scènes originelles,
se constitue témoin, enquêteur, photographe du
film quand De Palma met en abyme notamment Pulsions,
Body Double. Le spectateur poursuit le cinéaste,
l’autophage imite le taxidermiste. Et ce n’est autre que De
Palma finalement qui se prend en filature lui-même.
Femme fatale complète le puzzle, la recherche
de l’image manquante qui à elle seule achèvera
la tapisserie de photos, le panoramique de l’œuvre.
Carlito’s way s’ouvrait
sur un souvenir ou constat de l’image manquante : la
Femme. La pénétration dans l’image (flash-back)
comble le manque par une fuite (en avant), qui est une corrélation
du souvenir (l’affiche s’intitule Escape to Paradise).
Devant l’image-écran, Carlito se souvient de ce dont
il rêvait : aimer la femme. S’inscrit sur sa rétine
l’utopie (le paradis), le souvenir d’un espoir et d’une image
perdue. La Femme semble une réminiscence, un passé
fantasmé et aperçu, comme les derniers fragments
d’une vie s’inscrivant sur la rétine humaine avant
la mort instantanée. Avec Femme fatale, la remontée
à la surface s’impose comme la révolution des
motifs, la dernière étreinte en date des films
de Brian De Palma avec eux-mêmes ; double inversé,
fantasmé et dissolu au travers des murs et fragments
passés.
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La quête de Carlito’s
way et de l’équipage Mission to mars, le
nœud de Femme fatale confirment que la femme était
l’image manquante. Une autre image se reforme sur la cicatrice
intérieure, image initiale bue dans les fondus enchaînés.
Au-delà des stratégies de conquête (la
femme aux deux visages de Body Double, la statue de
Mission to Mars), de maquillages en enfouissements,
le cinéma de Brian De Palma se substitue au leurre
(un film flash-back) pour s’accorder au présent
(son imbrication espace-temps). Ce cinéma transgressif
ne doit son salut qu’à sa dilution entre-images dans
une fiction éclatée (une des définitions
du film-aquarium). A la femme qui régit, met en suspens
le récit, revient le rôle de médium, prédatrice.
De sorte que l’usine de recyclage De Palmienne est
mise à nu dans le grand bain d’images que la femme
a activé. Dans le cagibi où se dissout et culmine
le final de New Rose Hotel, la machine s’enclenche
face au récit impossible, éternel retour des
images bio-dégradables. La femme fatale produit elle
aussi des images mentales, flash-back rétrospectif
et puzzle au long cours que parachève l’arrivée
des images auto-recyclables.
Il s’est produit une chute
des murs (Mission:impossible) qu’a suivi la crue des
eaux (Femme fatale). La conquête de l’espace
et de la femme sur Mars ou ailleurs ; la filature de
l’image (Body Double), le bain d’images de Mission
to Mars et de Femme fatale, de bulle glacée
en aquarium brûlant, débordent de beauté
liquide en faisant imploser les cadres. Nouvelle ère
de l’image élaborée par De Palma avec cette
Femme Fatale qui perpétue les récits.
Trompe l’œil humanisé, la femme baigne dans ce maniérisme
travesti et dilué qui prend les allures bleutées
du rêve. Et c’est en son sein qu’il s’est réincarné,
là d’où jaillissent les figures et s’abîme
la grande œuvre.
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Titre :
Femme fatale
Réalisateur :
Brian De Palma
Scénario
: Brian De Palma
Directeur de la photographie :
Thierry Arbogast
Acteurs :
Rebecca Romijn-Stamos, Antonio Banderas, Peter
Coyote, Eriq Ebouaney, Edouard Montoute, Rie Rasmussen,
Thierry Frémont, Gregg Henry, Bart De Palma
Chef décoratrice :
Anne Pritchard
Chef monteur :
Bill Pankow
Ingénieur du
son : Jean-Paul
Mugel
Scripte :
Aruna Villiers
Cadreur :
Berto
Directeur artistique :
Denis Renault
Collaborateur artistique :
Bart De Palma
Chorégraphe bar :
Mia Frye
Musique :
Ryuichi Sakomoto
Coordinateur effets
spéciaux :
Philippe Hublin
Production :
Quinta communications.
Producteurs :
Tarek Ben Ammar et Marina Gefter
Producteur exécutif
: Mark Lombardo
Producteur associé :
Chris Soldo
Directrice de production :
Ginette Mejinsky
Format :
1. 85, Dolby SRD
Distribution :
ARP Sélection
Sortie France :
le 30 avril
Durée :
1h55
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