SYNOPSIS :
Au terme d’un cambriolage qui a viré au massacre, Christian
(Patrick Dell’Isola) est laissé pour mort par ses complices
pour avoir eu un sursaut d’humanité devant les agissements
de son chef Marcus (Moussa Maaskri). 13 ans plus tard, Christian,
devenu moine, tente de racheter son passé dans la pratique
monastique tandis que ces anciens complices croupissent en prison.
Grâce à l’aide d’un mystérieux personnage
encapuchonné, Marcus et sa bande parviennent à
s’évader. Leur cavale les conduit par des hasards étranges
vers le monastère. Ils prennent en otage les moines et
une jeune femme réfugiée dans l’enceinte sacrée,
sans encore reconnaître celui qui, 13 ans auparavant,
les a fait " tomber ". Commence alors un
huis clos violent, où les convictions religieuses de
Christian vacillent devant ce passé qui le rattrape,
et la férocité meurtrière de Marcus, métamorphosé
en archange maléfique. |
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POINT DE VUE
Troisième production
Bee Movies après Jeux d’Enfants et Bloody
Mallory, Requiem se veut un " film de genre ".
Mais qu’est-ce qu’un film de " genre " ?
Le système du genre, avec ses archétypes, ses
motifs et figures récurrentes, s’élabore de
films en films, au gré du retrait ou de l’ajout de
variations sur les éléments qui le définissent.
Œuvrer dans le genre, c’est donc accepter des " codes ",
une tonalité majeure, des lignes formelles et mélodiques
qui, pour faire œuvre d’art, appellent à l’irrespect
et à la subversion de ses mêmes règles.
Requiem n’est pas un " film de genre ",
ou alors dans une acception de la notion dégradée
à ces clichés, c’est-à-dire par définition
à ce qui est figé, insignifiant, épuisé.
A jouer au jeu des labels, Requiem pourrait plutôt
être un " film d’exploitation orphelin "
(le temps est à la périphrase).
Ecrans plats 16/9e maintenant.
Dans la profusion précipitée de ses répétitions,
sur une surface pensée par ses spectateurs-pervers
s’ils sont cinéphiles (pas de fausse pudeur) comme
préposée aux déjections cinématographiques,
le film d’exploitation, dans le bouillon de sa vitalité
vénale et précipitée, parfois, étonne.
Mais cet étonnement jaillit toujours par surprise,
déroutant notre regard blasé au détour
d’une habitude, d’un confort avec le ressassement du genre
ou sous-sous-genre dans lequel il s’inscrit, dégradé.
En Europe, le film d’exploitation est mort. Dès lors,
que vaut le " concept " de produits conçus
sous cloche de verre (comme la surface d’un écran de
téléviseur), auto-proclamé " série
B ", " genre ", " exploitation "… ?
La vacuité d’une telle entreprise pourrait avoir quelque
chose d’héroïque.
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Dès lors Requiem
est un bon téléfilm ; mais certainement
pas un film : il est trop appliqué dans son outrance
et trop poli dans sa brutalité pour nous faire croire
une seule seconde que nous sommes au cinéma. Il y a
cependant de bonnes idées, à la limite du gore,
comme le moyen d’évasion du grand méchant du
film. Ou, au détour de panoramas en images de synthèse,
une fulgurance gothique renouvelée. Quand le film trouve
un peu de cohérence, prend le temps de se rassembler
pour faire advenir une image, au lieu d’accumuler les bavardages,
les atermoiements sans importance. L’extrême schématisme
des situations et des personnages laisse peu de place à
l’ambiguïté, alors que c’est précisément
la capacité à introduire de l’inattendu qui
constitue l’intérêt aujourd’hui d’œuvrer dans
le film " de genre ". Quant au film d’exploitation,
il doit être crasseux d’avoir couru pour rattraper les
bribes d’un succès ; sans urgence, pas de salut.
C’est au final ce qui fait de Requiem un mauvais film :
son souci bien élevé de se justifier constamment,
d’ensevelir son sujet (la Foi contre le Mal) dans les précautions
oratoires.
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Titre : Requiem
Réalisateur :
Hervé Renoh
Assistant réalisateur
: Rémi Honnoraty
Scénario : Hervé
Renoh
Directeur Photo : Gilles
Arnaud
Acteurs : Patrick
Dell'Isola , Moussa Maackri, Marc
Chapiteau, Joe Prestia, Jean-Louis Loca,
Julie-Anne Roth, Simon Eine, Mathieu Busson, Jacques
Seiler
Scripte : Marithe Llopis
Bachelier
Casting : Stephane Gaillard
Musique : Jérôme
Coullet
Production : Fidélité
Productions
Producteurs : Olivier
Delbosc et Marc Missonier
Développement
: Bee Movies : Eric Jehelmann, Marcia Romano
Coproduction : Mars
Films, Film Office
Distribution : Mars
Films
Sortie le : 14 août
2002
Durée : 1h 38
mn
Pays : France
Année :
2002
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