SYNOPSIS :
Lampedusa de nos jours. Pasquale, âgé de
13 ans, est un petit chasseur, chef d’une bande de jeunes qui
passent leur temps à chasser les oiseaux au lance-pierres
dans les campagnes arides et poussiéreuses de Lampedusa
et à se disputer le territoire de chasse avec les bandes
adversaires. Comme tous les habitants du village Pasquale passe
ses soirées sur la via Roma, une rue longue de trois
cents mètres et pas plus large que six mètres.
Avec les autres garçons Pasquale s’exhibe en d’exténuantes
acrobaties en selle à sa Vespa truquée pour épater
les filles.
Pasquale a un seul maître,
son père Pietro. Un homme généreux et
violent, aimé et craint. Modèle masculin imité
et vénéré. Un amour secret et conflictuel
avec sa mère Grazia qui représente la "honte"
de la famille. Une femme considéré "extravagante"
et différente de toutes les autres femmes, qui ne réussit
pas à tenir en place, qui est contrôlée
à vue par toute la communauté, compatie, elle
est la source de préoccupations continuelles et de
commérages. Une femme qu’il faut "redresser".
Fragile, imprévisible et incomprise. Pasquale en a
honte mais il ne peut s’empêcher de la défendre,
de la protéger des pressions toujours croissantes de
la communauté et de son père qui veut la faire
interner à Milan.
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POINT DE VUE
Après Once we
were strangers (Grand Prix du jury au Festival de Sundance
en 1998), Respiro est le deuxième film d’Emanuele
Crialese et s’annonce comme un véritable rayon de soleil
sur cette Semaine Internationale de la Critique !
L’action du film se situe
à Lampedusa, une île de pêcheurs au large
de la Sicile, et s’inspire d’une légende de l’île.
Elle raconte l’histoire d’une jeune mère charmante,
aimante mais à qui les habitants reprochaient son insouciance
et sa liberté. Ils la considéraient comme folle
car elle ne se pliait pas aux règles de la communauté.
Un jour, elle disparut : on crut à un suicide
et les habitants se sentirent coupables. La légende
raconte que les prières l’ont ramenée à
la vie et qu’elle a pu reprendre sa place au sein de la communauté.
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Le metteur en scène
a donc utilisé ce mélange de réalité
et de fable, de rêve pour concocter un film au "réalisme
magique" (dixit Emanuele Crialese ). A travers des
images magnifiques (Fabio Zamarion à la photographie)
notamment des plans tournés dans l’eau ou sur les falaises,
et une musique envoûtante, il raconte une histoire simple
mais très émouvante. Par des plans toujours
très soignés, le réalisateur joue beaucoup
sur les symboles, par exemple celle de l’eau qui représente
ici la liberté. Liberté qui, pour Grazia (l’héroïne),
est synonyme de vie. C’est d’ailleurs dans la mer, lieu de
paix et d’apaisement par excellence, qu’elle trouvera son
bonheur.
La très belle Valeria
Golino (Prix d’interprétation au Festival de Venise
pour Storia d’amore) interprète le personnage de Grazia,
à la fois simple et éclatante. Le film repose
d’ailleurs beaucoup sur son interprétation très
légère ainsi que celle que tous les comédiens,
tous très convaincants et, pour la plupart, non professionnels.
On regrettera seulement la fin du film qui tourne un peu court
et aurait mérité d’être un peu approfondie.
Emanuele Crialese signe donc ici un film très plaisant,
parfois très drôle, et au charme bien italien.
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Titre : Respiro
(Souffle)
Réalisation :
Emanuele Crialese
1er Assistant à la réalisation
: Leopoldo Pescatore
Sujet et scénario
: Emanuele Crialese
Directeur de la photographie
: Fabio Zamarion
Acteurs : Valeria
Golino, Vincenzo Amato, Francesco Casisa, Veronica
D’agostino, Filippo Pupillo, Emma Loffredo, Elio
Germano
Montage : Didier Ranz
Décors : Beatrice
Scarpato
Costumes : Eva Coen
Casting : Leopoldo Pescatore
Ingénieur du son
: Pierre-Yves Lavoué
Production : Fandango
Producteur : Domenico
Procacci
Producteur exécutif
: Luigi Lagrasta
Co-productrice française
: Anne-Dominique Toussaint
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