SYNOPSIS:
Léon Zat, inspecteur bedonnant et blasé, la quarantaine
ombrageuse, est hanté par la culpabilité depuis
qu’il a trompé sa femme Sonja. Celle-ci, de son côté,
est nostalgique de leur première passion, et découragée
par la routine qui s’est emparée du couple. Les cours
de salsa auxquels elle traîne son mari n’y changent rien.
Pire : ils lui amènent une rivale, mais celle-ci n’est
pour Léon qu’un pis-aller. Parallèlement , la
psychanalyste Valérie Sommers, qui soigne Sonja, tente
de sauver son propre couple, fragilisé à la suite
l’assassinat de leur fille, quelques mois auparavant. La disparition
de la psychanalyste, et l’enquête que mène Léon
vont chambouler ces vies moroses et redistribuer les cartes
: Léon découvre notamment que sa propre femme
comptait parmi les patients de Valérie…
Que le quasi-anonymat du réalisateur
et même des acteurs de ce petit film australien ne trompe
pas : Lantana est un film magnifique, porté par la
finesse du scénario et la virtuosité de la mise
en scène. Car s’il repose sur une intrigue policière,
d’ailleurs subtilement menée et riche en rebondissements
dignes des plus grands polars, Lantana est d’abord un drame
psychologique, où des destins se croisent et des caractères
se confrontent-rappelant en cela Magnolia, l’extravagance
des personnages hollywoodiens en moins.
Ici, Ray Laurence
nous propose une variation subtile sur les liens entre deux
êtres, avec une palette nuancée de relations
figurant les différentes étapes de la vie d’un
couple (rencontre, passion, routine, adultère, rupture),
enrichie par une interprétation sobre, juste et émouvante.
C’était déjà ce qui faisait l’originalité
et la valeur du polar : si les premières images posent
d’emblée l’atmosphère du film – le chant oppressant
des cigales vient soutenir la pudeur avec laquelle est traitée
la mort et son mystère – l’enquête ne commence
vraiment qu’au milieu du film. Dans un premier temps, Lantana
évoque neuf destins et dessine neuf caractères
qui se cherchent, chacun comportant son histoire, ses désirs
et ses questions. Et c’est cette enquête qui conduit
les personnages auxquels nous nous sommes déjà
attachés à se rejoindre.
Ponctué de salsas cathartiques, le film maintient jusqu’au
bout suspens et émotion, qui se nourrissent l’un l’autre.
Pour culminer en une ultime danse dont la pudeur confine à
une sorte d’érotisme sublimé : voilà
peut-être l’image paradoxale qui résume l’ensemble
de ce film très fin, où les personnages se mettent
à nu dans une sobriété des plus émouvantes.
Un très beau film. Et une surprise de taille pour l’été.
Titre : Lantana Réalisateur :
Ray Laurence Scénariste :
Andrew Bovell Acteurs : Anthony
LaPaglia , Geoffey Rush, Barbara Heshey, Kerry
Armstrong, Rachel Blake, Glenn Robbins, Vince
Colosimo, Daniela Farinacci, Leah Purcell Directeur de la photographie :
Mandy Walker Compositeur : Paul
Kelly Production : MBP,
New South Wales Films & TV Office, The Australian
Film Finance Corporation Producteur : Jan
Chapman Producteur exécutif :
Mikael Borglund, Rainer Mockert Distribution :
Mars Films, France Festival : Prix
du jury de Festival de Cognac Pays : allemand,
australien, américain Sortie France : 24 Juillet
2002 Durée : 115 mn Année :
2001