SYNOPSIS :
Sur la côte méditerranéenne, de nos
jours. Des vagues d'émigrants clandestins arrivent d'Afrique
en quête d'une vie meilleure. A Valence, dans le quartier
du port, Berta, une belle infirmière fragile d'aspect,
mais à la personnalité forte, cherche dans les
bas quartiers, les dernières jouissances d'un bonheur
auquel elle n'a pas encore renoncé. Eduardo, un inspecteur
de police, noie dans l'alcool le désespoir que lui causent
sa maladie et son métier.
Ces deux êtres se
lancent à corps perdu dans une histoire d'amour, contrariée
par les trois jeunes neveux de Berta, auxquels elle a consacré
les plus belles années de sa vie, après la mort
de sa sœur. Les garçons, Guillermo et Raul, font partie
d'une bande de skinheads. La jeune fille, Lucia, est amoureuse
d'un voyou qui est impliqué dans un trafic d'immigrants.
Une nuit, Omar, un sénégalais,
est brutalement abattu. L'enquête menée par Eduardo,
révèlera au grand jour la personnalité
de chacun.
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POINT DE VUE
Dans le très singulier
contexte politique français actuel, Salvajes
ne passe pas inaperçu. Le titre même dénonce
la sauvagerie immanente à notre société
: "Salvajes" a pour objectif de démontrer que nous
sommes tous des sauvages, (…) Les sauvages ne sont pas seulement
les skins ou la police, mais nous tous, qui avant que cela
n'arrive, n'avons rien fait. L'attitude passive est aussi
une attitude bestiale" déclare le réalisateur.
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Sur le fond comme sur la
forme, et c'est là son atout majeur, Salvajes
dérange. Tourné entièrement en DV et
doté d'un montage de plus en plus haché et rapide,
le film instaure progressivement un climat de malaise jusqu'à
son paroxysme final. Le spectateur est autant désorienté
qu'agacé par ce montage violent et cette image brute.
Une sensation d'inconfort sonore s'opère également
avec la violence verbale progressive échangée
par les protagonistes : le bruit de Salvajes est celui
de l'impossibilité morale d'assimiler autant de désolation".
Ce bruit éloigne le spectateur des personnages en lui
faisant prendre conscience de la caméra, du montage,
de la représentation sincère d'une société
fausse, explique Molinero.
Autre atout de Salvajes,
la forte implication de ces deux interprètes principaux,
Marisa Paredes et Imanol Arias (El lute, La fleur de mon
secret…) pour incarner ces deux personnages. Berta (Marisa
Paredes) est peut-être la clé de voûte
de l'édifice de ce film : comme le spectateur, elle
va découvrir petit à petit la vérité
sur l'identité terrifiante de ses neveux. Elle est
le fil conducteur de l'histoire, celle qui va apprendre l'inacceptable.
C'est aussi le seul personnage solaire de cette fable terriblement
noire, dénonçant une montée réelle
de la violence dans tous les maillons de la société.
Et Molinero de conclure : (…) Je crois qu'on en arrive
à une situation très ressemblante à celle
des années 40. Les extrêmes droite ne cessent
de monter en Europe… En Espagne, Italie, etc… Il est grand
temps de réagir. Il faut prendre conscience du problème
qui existe."
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Titre : Salvajes
Réalisateur :
Carlos Molinero
Scénario : Jorge
Luis Martínez, Carlos Molinero, Clara Pérez
Escriva
Photographie : Gerardo
Gormezano
Interprétation
: Marisa Paredes, Imanol Arias, Manuel Morón,
Roger Casamajor, María Isasi, Alberto Ferreiro,
Emilio Buale
Montage : Renato San
Juan, José Recuenco
Production : Brother
& Sisters Audiovisuales
Distribution : ASC Distribution
Sortie France : 19 juin
2002
Durée : 1h 38
mn
Pays : Espagne
Année :
2001
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