POINT DE VUE
Premier film de Pierre Alain
Meier, Thelma, est la rencontre inespérée entre
un taciturne chauffeur de taxi et une belle et mystérieuse
jeune femme : " Thelma ". Or Thelma
était quelques temps plus tôt un homme nommé
Louis...
Film aller-retour entre
le documentaire et la fiction, " Thelma "
est une courageuse tentative pour insérer un sujet
difficile, la transsexualité, dans un scénario
de comédie sentimentale.
Le pari de Pierre Alain
Meier était peut-être de pouvoir traiter du sujet
de la transsexualité avec sincérité dans
une fiction. Il faut dire que l’on est tout d’abord charmé
par les premières minutes du film, qui nous montrent
le quotidien de Vincent. Le personnage semble étouffer
dans les lieux où il évolue. Chaque cadre est
trop petit pour Vincent, chaque mot qu’il prononce semble
le blesser. Le réalisateur choisit d’ailleurs, dans
un premier temps, de faire évoluer son personnage presque
muet, dans des intérieurs suffoquants. La caméra
s'apparente alors à un microscope sur la vie d’un homme
de quarante ans, divorcé, comme extérieur
à sa propre vie.
Le film pourrait devenir
alors un "docu-fiction" sur le personnage de Vincent, taxi
de nuit en décalage avec lui même. Mais la rencontre
avec Thelma change la donne. Vincent, devenu à ce moment
précis l’œil de la camera, dévore chaque parcelle
de son corps trouble filmé sous tous les angles.
Le réalisateur instaure alors
un jeu du chat et de la souris entre ses deux personnages
que tout oppose, dans un superbe paysage de Crète.
Le récit bascule alors vers la comédie sentimentale
amoureuse, et ses rebondissements attendus.
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