SYNOPSIS :
Sur le chemin des contrebandiers, un jour de pique-nique, Marie-Jo
applique la lame d'un couteau sur son poignet. Elle aime profondément
Daniel, son mari, et aime aussi fort Marco, son amant. Lorsque
Marie-Jo quittera leur maison pour vivre un temps avec Marco,
Daniel attendra son retour sans violence, juste avec une douleur
vive qui l'empêche de respirer. Tous les trois savent qu'il
n'y a pas d'issue... Ces deux amours sont impossibles à vivre.
Il faut bien pourtant continuer. La lame sur son poignet n'est
pas une solution. Les saisons se succèdent, Daniel construit
des maisons, Marco conduit des bateaux... Et comme le soleil
naît et meurt chaque jour, Marie-Jo a deux amours... |
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POINT DE VUE
Je suis perplexe devant Marie-Jo, car je
n’adhère pas beaucoup au film, mais j’ai des scrupules
vis-à-vis de Robert Guédiguian qui poursuit
son œuvre marseillaise, incarnée par sa fidèle
troupe d’acteurs.
Comment ne pas soutenir cette entreprise rare qui permet d’échapper
à l’impérialisme parisien ou cosmopolite et
qui nous propose une autre réalité française
trop souvent absente de nos écrans ?
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A part l’exception Pagnol qui nous hante,
les tentatives de cinéma provincial sont pratiquement
inexistantes puisque le centralisme a agglutiné l’industrie
cinéma-tographique dans la région parisienne
où sont réunis les plateaux, les laboratoires,
les sites de post-production... et les comédiens. L’idée
d’un Hollywood français situé à Nice
est vieille comme le Cinéma, mais les Studios de la
Victorine ont toujours vivoté, car les Productions
ne pouvaient s’installer durablement si loin, alors que bon
nombre d’acteurs jouaient le soir dans les théâtres
parisiens.
Jacques Demy, André Téchiné ou Manuel
Poirier ont souvent situé leurs films en province,
mais aucun n’a ancré aussi exclusivement son œuvre
dans une seule ville comme le fait Guédiguian pour
Marseille, entouré des mêmes comédiens
d’un film à l’autre. La troupe d’acteurs et la production
locale de Marcel Pagnol étaient exceptionnelles, mais
son talent d’auteur dramatique aussi. Ce n’est, malheureusement,
pas le cas de Robert Guédiguian dont le scénario
est souvent le point faible. Il y a des films inspirés
comme À la Vie à la Mort, Marius et Jeannette
ou La Ville est tranquille et il y a les autres où
l’histoire est petite, toute petite et où le film s’étire,
s’étire… Marie-Jo appartient plutôt à
cette catégorie. Cette dame qui ne peut choisir entre
son mari et son amant durant deux heures finit par nous lasser.
De plus, on devrait interdire l’usage du téléphone
portable, non seulement aux spectateurs, mais également
aux acteurs, car son emploi abusif souligne les paresses d’un
scénario chétif.
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