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Hakuchi (c) D.R. HAKUCHI / L’IDIOTE
de Makoto Tezuka
Par Johannes HONIGMANN


SYNOPSIS : Un Japon imaginaire, du présent plutôt que de l’avenir. Un jeune aspirant scénariste vit dans un bidonville pittoresque du style Dodes’caden. Celui-ci se situe en bordure d’un champ de ruines, où la Seconde Guerre Mondiale continue à se poursuivre. De l’autre côté du champ de ruines / batailles, la tour de Babel : le siège de la télévision. La vie du jeune scénariste alterne entre son quotidien dans l’univers démoniaque (et pourtant parfaitement réaliste) de la TV, sa cohabitation avec ses étranges voisins de bidonville et la guerre, qui, peu à peu, déborde du cadre délimité où elle se déroule. Le jeune scénariste cherche à terminer son premier scénario. Il rencontre l’amour de " l’Idiote ". Les cataclysmes commencent, puis s’enchaînent. Réalité ou fiction ?

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POINT DE VUE

  Hakuchi (c) D.R.
J’avais écrit aux Cahiers du Cinéma pour regretter que Laure Charcossey y assassinât le film en quelques lignes, critiquant surtout la contre-plongée vertigineuse du dernier plan, qui était pourtant une très vertigineuse plongée, et ne s’attardant guère sur le fait, pourtant capital, que Tezuka Makoto soit le fils de Tezuka Osamu, le Disney nippon. Evidemment, il n’y a jamais eu de réponse. A propos de l’impressionnant, et pourtant souvent ennuyeux, Les Bateaux de l’Enfer, Bazin avait naguère, dans ces mêmes Cahiers, regretté à juste titre qu’une partie de l’intérêt du film soit obérée par le caractère indistinct des physionomies qu’on peut y voir. Dans l’indifférence de Laure Charcossey pour l’identité du réalisateur semble transparaître, au mieux, un héritage de la lucidité du génie AB… En 2001, il était beaucoup plus important d’enchaîner dossier sur dossier sur le " Loft " que de s’attarder sur un film que seules deux courageuses salles passaient.

Pourtant, ceux qui ont vu ce film, Hakuchi de Makoto Tezuka, donc, ne peuvent nier qu’il s’agit du film le plus inventif, le plus imaginatif, le plus original sorti en 2001, peut-être même du meilleur, en tout cas du plus marquant. C’est un des films les plus baroques jamais réalisés, un incroyable fourre-tout certes déséquilibré et stéréotypé par moments, mais d’une richesse visuelle et d’une puissance d’imagination qui contrastent, de toutes les façons, le plus salutairement qui soit avec l’univers étriqué, plat, mesquin, borné, qu’on célèbre trop souvent en tant que cinéma " d’auteur ".

Hakuchi (c) D.R.
Le résumé de l’intrigue ne donne qu’une idée insuffisante de l’habileté finalement très grande avec laquelle l’auteur nous fait accepter, par le réalisme qu’il emploie pour les décrire, la cohabitation des trois univers du film, et la lente progression vers une suite d’apocalypses qu’on peut certes trouver totalement grandiloquentes, mais que, pour ma part, je trouve d’une audace inouïe dans leur démesure, une audace que strictement personne n’a encore jamais eue en France. Traiter cela de prétention est évidemment facile, mais il y a, à la vérité, beaucoup plus d’humilité dans l’étalage en une seule fois de toutes ses inspirations (signe de la certitude qu’on a de ne peut-être jamais plus refaire quelque chose), que dans la distribution parcimonieuse de ses bonnes idées, dans l’idée qu’on fera certainement des films toute sa vie. Réalisé en 1999, Hakuchi est à ce jour le seul film de Tezuka junior. Voyez-le.




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Titre
 : Hakuchi l'Idiote
Titre Anglais : Hakuchi The Innocent
Réalisateur : Tezuka Makoto
Scénario : Makoto Tezuka
Acteurs : Tadanobu Asano, Miyako Koda, Masao Kusakari, Reika Hashimoto, Syunji Fujimura, Kyoko Enami
Directeur de la photographie : Junichi Fujisawa
Montage : Yoshiyuki Wada
Musique : Ichiko Hashimoto
Producteur : Binbun Furusawa, Toshihiro Isomi
Festivals : Venice 99: Dreams And Visions (Prix), Helsinki, Pusan, Goteborg, Lake Arrowhead (Best Film), Deauville Asian, Singapore, Nantes
Durée : 2h30
Année : 1999
Pays : Japon