SYNOPSIS :
Lampedusa de nos jours. Pasquale, âgé de 13 ans,
est un petit chasseur, chef d’une bande de jeunes qui passent
leur temps à chasser les oiseaux au lance-pierres dans
les campagnes arides et poussiéreuses de Lampedusa et
à se disputer le territoire de chasse avec les bandes
adversaires. Comme tous les habitants du village Pasquale passe
ses soirées sur la via Roma, une rue longue de trois
cents mètres et pas plus large que six mètres.
Avec les autres garçons Pasquale s’exhibe en d’exténuantes
acrobaties en selle à sa Vespa truquée pour épater
les filles.
Pasquale a un seul maître,
son père Pietro. Un homme généreux et
violent, aimé et craint. Modèle masculin imité
et vénéré. Un amour secret et conflictuel
avec sa mère Grazia qui représente la "honte"
de la famille. Une femme considéré "extravagante"
et différente de toutes les autres femmes, qui ne réussit
pas à tenir en place, qui est contrôlée
à vue par toute la communauté, compatie, elle
est la source de préoccupations continuelles et de
commérages. Une femme qu’il faut "redresser".
Fragile, imprévisible et incomprise. Pasquale en a
honte mais il ne peut s’empêcher de la défendre,
de la protéger des pressions toujours croissantes de
la communauté et de son père qui veut la faire
interner à Milan.
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POINT DE VUE
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Grand prix de la semaine
internationale de la critique, Respiro apportait assurément
la grande bouffée d’air et d’évasion de la sélection
et s’affirmait sans conteste comme le film le plus maîtrisé
et le plus soigné, certains dirons le plus lisse ou
académique. Avant tout, le film de Crialese apparaît
comme une ode à l’île de Lampedusa, où
la camera chante, célèbre des paysages rugueux
et magnifiques : pierres écrasées de soleil
encadrées du bleu du ciel et de la mer. Dans cette
île de pêcheurs, ou le sens de la communauté
est très affirmé, l’histoire qui nous est racontée
est celle d’une famille : Grazia la mère, Pietro
son mari et leurs trois enfants ; une adolescente et
deux garçons. Famille à la fois emblématique
de la population et à l’écart : Grazia
est une femme fantasque, rétive aux règles et
coutumes, souvent pesantes, de la communauté. Sur la
base de cette configuration, le cinéaste trouve un
remarquable équilibre narratif entre les différents
personnages, donnant a chacun une vraie consistance, même
s’il privilégie la relation, légèrement
trouble, entre Grazia et son fils aîné Pascale,
et insuffle une belle fluidité à son récit.
Autour de cette cellule familiale, Crialese évoque
par ricochets d’autres habitants de l’île et fait bien
très bien sentir le sentiment de la communauté.
Au fond, il se révèle
un remarquable peintre des paysages et des passions, ceux-ci
s’accordant avec ceux-là. Les sentiments sont ici exacerbés
et intenses, quasi élémentaire et primordiaux
que ce soit l’amour conflictuel entre Grazia et Pietro et
la relation entre la mère et le fils. Il faut dire
que Crialese a voulu imprimer à son histoire une dimension
légendaire, voire mythologique, proche dans l’esprit
du réalisme magique : ainsi tout le récit
baigne dans une ambiance nettement intemporelle, voire archaïque,
renforcée par le caractère insulaire du lieu
(aucun signe extérieur de modernité). Et, de
fait, dans la dernière partie, proprement magique et
poétique, on quitte définitivement les amarres
de la chronique réaliste pour atteindre les rivages
du surnaturel ou du merveilleux mythologique, sur fond de
communauté retrouvée : l’homme allant rechercher
sa femme perdue au fond de la mer. On a alors affaire à
un cinéaste visionnaire, qui signe des images qui restent
gravées dans notre esprit.
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Titre : Respiro (Souffle)
Réalisation :
Emanuele Crialese
1er Assistant à la réalisation
: Leopoldo Pescatore
Sujet et scénario
: Emanuele Crialese
Directeur de la photographie
: Fabio Zamarion
Acteurs : Valeria
Golino, Vincenzo Amato, Francesco Casisa, Veronica
D’agostino, Filippo Pupillo, Emma Loffredo, Elio
Germano
Montage : Didier Ranz
Décors : Beatrice
Scarpato
Costumes : Eva Coen
Casting : Leopoldo Pescatore
Ingénieur du son
: Pierre-Yves Lavoué
Production : Les Films
des Tournelles
Producteur : Domenico
Procacci
Producteur exécutif
: Luigi Lagrasta
Co-productrice française
: Anne-Dominique Toussaint
Coproduction : Roissy
Films, Fandago
Distribution France
: Roissy Films
Presse : Viviana Andriani,
Richard Lormand
Durée : 1h30
Année :
2002
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