SYNOPSIS :
Rescapé de la bataille des îles Salomon, le marine
Joe Enders se sent responsable de la mort de ses hommes, pour
avoir suivi les ordres. Pressé de retourner au combat,
on l’envoie de nouveau dans le Pacifique pour une mission de
protection de haute importante. Il sera l’ange gardien de Ben
Yazhee, un indien navajo, un redoutable radio codeur. Le sergent
Ox Henderson se charge, quant à lui, de Cheval blanc.
Vers la fin de la seconde guerre mondiale, l’armée américaine,
lassée de voir ses messages décryptés par
les Japonais, décide d’utiliser la langue navajo, complexe
et indéchiffrable. Yazhee et Cheval Blanc détiennent
le code : c’est leur force mais aussi leur faiblesse. S’ils
tombent entre les mains de l’ennemi, Enders et Henderson ont
le devoir de les éliminer. |
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POINT DE VUE
Windtalkers,
tourné il y a plus d’un an et dont la sortie a longtemps
été repoussée, passerait presque pour
un film maudit. Et pourtant…casting alléchant (Nicolas
Cage retrouve John Woo après l’excellent Volte-Face),
budget conséquent (100 millions de dollars), le
projet, qui s’inscrivait dans la tendance " films
de guerre " (l’année 2001 a été
prolifique avec le duo Tom Hanks-Steven Spielberg et leur
Band of brothers sur HBO, Nous étions soldats
avec Mel Gibson) était l'un des plus excitant du moment.
Le résultat, du niveau
d' Il faut sauver le soldat Ryan et de La Ligne
Rouge vaut l’impatience suscitée. Le film, bizarrement,
a fait un flop au box-office américain. Pas assez " 11
septembre " sans doute. En effet, Woo, qui a déjà
testé le genre avec Une balle dans la tête
goûte peu l’ode à l’héroïsme et à
la mère patrie. Ses soldats sont américains,
certes, mais ordinaires, pressés de quitter le bourbier
dans lequel on les a envoyés. Chick, un marine raciste,
résume bien l’absurdité de la situation quand
il glose sur la future amitié entre Américains
et Japonais : il faudra bien alors se trouver un nouvel
ennemi… Vous avez dit guerre en Afghanistan ?
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Enders (Cage, parfait
en héros Melvillien), marine traumatisé pour
avoir suivi des ordres iniques, joue le catalyseur de tous
leurs doutes. Sa mission, qui s’apparente à celle,
absurde, du soldat Ryan, le plonge à nouveau dans un
dilemme cornélien : protéger le code signifie,
en dernier recours, le sacrifice d’un frère d’armes.
Obéir aux ordres ou à sa conscience…Toujours
la lutte du bien contre le mal, récurrente dans l’œuvre
du cinéaste. Woo s’emploie, aidé par un montage
savant, à disséquer les atermoiements d’Enders
et les aléas de l’amitié virile, un de ses principaux
thèmes. Là encore, Woo joue sur la dualité.
La relation entre Cheval Blanc et Ox Henderson est simple,
l’affection entre les deux marines est palpable et presque
immédiate. Comme une rencontre évidente, via
la musique, entre Orient et Occident. Au dernier moment, la
décision de OX sera " humaine ".
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