Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Dérapages incontrolés (c) D.R. DERAPAGES INCONTROLES
de Roger Mitchell
Par Florence POMMERY


SYNOPSIS : Ce matin, Gavin Banek et Doyle Gipson n'ont pas une minute à perdre. Le premier, un jeune avocat, se rend au tribunal pour une affaire de la plus haute importance. Le second, un agent d'assurances en instance de divorce, est appelé à défendre ses droits. Une queue de poisson malvenue à New York entraîne une collision sans gravité apparente. Mais Banek commet une faute irréparable : pressé par le temps, il refuse de signer un constat, glisse un chèque en blanc à Gipson et l'abandonne à son sort... après lui avoir laissé par mégarde une pièce essentielle de son dossier. Humilié, furieux, Gipson décide de prendre sa revanche sur celui qui l'a mis en retard au tribunal. Une mécanique sournoise se met aussitôt en mouvement, dévoilant les failles secrètes des deux adversaires, les poussant en quelques heures dans leurs derniers retranchements et les menant aux pires violences.

....................................................................

L'HOMME EST UN LOUP POUR L'HOMME

  Dérapages incontrolés (c) D.R.
Une banale queue de poisson, une rencontre fortuite entre deux hommes d’affaires pressés. Et tout dérape. Telle est la trame du film.

En l’espace d’une longue journée, le spectateur va ainsi vivre les réactions en chaîne dispropor-tionnées, provoquées par ce banal accrochage et découvrir la nature violente cachée en ces deux hommes, qui tentent le tout pour le tout pour survivre. Tous les coups sont permis.

Gavin Banek, partenaire d’une firme d’avocats, doit déposer à la cour du tribunal des papiers qui lui permettront de ne pas finir ses jours en prison. Quant à Doyle Gipson, il a rendez-vous au tribunal pour arranger la garde partagée de ses fils alors que sa femme veut les emmener en Oregon où il ne pourra plus les voir.

C’est en plaçant ces personnages dans ces urgences du destin que le film va développer un propos intéressant sur la manière dont nous gérons nos pulsions, les conséquences de nos gestes, de nos décisions et les effets qu’ils peuvent provoquer autour de nous. Mais le film ne va pas au bout de ses promesses et ce propos accrocheur se trouve parasité par des actions invraisemblables, des coïncidences forcées et une fin trop prévisible, classiquement positive.

Dérapages incontrolés (c) D.R.
La force et l’intérêt du film repose essentiellement sur ses personnages : leurs caractéristiques et leurs comportements. Ils se présentent comme des antihéros, des individus pas foncièrement méchants mais avec des faiblesses humaines, ce que l’on ne voit que très rarement dans une production hollywoodienne.

Chacun a peur et veut sauver sa peau. Alors, ils agissent sans réfléchir, à l’instinct et perdent le contrôle de leurs gestes et de leurs émotions. Ils mettent leur propre intérêt avant celui des personnes qui les entourent. A chaque décision, ils font des mauvais choix qu’ils regrettent mais leur instinct prend le dessus : prendre la bonne décision est alors au-dessus de leurs forces.

Comme le montage très serré nous le suggère, la relation entre les deux personnages devient un jeu dangereux et violent, et au fur et à mesure que la violence va crescendo, la tension monte, jusqu’à la scène finale où les deux protagonistes se retrouvent, scène fatale qui fait retomber l’ensemble si bien construit comme un soufflé.

Car Dérapages incontrôlés aurait pu être un grand film si les auteurs avaient été au bout de leurs convictions de départ et n’avaient changé la fin prévue au départ pour boucler l’intrigue, sacrifiant proprement tout ce qui a été entrepris dans tout le film, et lui ôtant son impact et son message.