SYNOPSIS:
Vendredi soir, ça y est, Laure a tout emballé.
Demain elle déménage, elle va vivre chez François.
Mais là, ce soir, elle quitte cet appartement vide où
elle n'est plus vraiment chez elle, pour aller dîner chez
Marie et Bernard. Elle se retrouve prisonnière d'un gigantesque
embouteillage car, elle l'avait oublié, c'est la grève.
Mais Laure s'en fiche, elle est fatiguée, ce soir, c'est
ici, dans sa voiture, qu'elle se sent vraiment chez elle. Il
fait chaud, elle écoute de la musique, il ne peut rien
lui arriver. Et dehors c'est l'hiver. Les piétons, pressés
de rentrer chez eux, fourmillent sur les trottoirs. La circulation
est bloquée, les klaxons retentissent; tout le monde
se hâte et s'énerve. Tout le monde, sauf un homme,
immobile, là-bas un peu plus loin, dans la lumière
d'un néon. Maintenant, il s'avance au milieu des voitures,
sûrement quelqu'un l'attend quelque part - se dit Laure.
Le
prochain film de Claire Denis s'annonçait déjà
comme un pari difficile à tenir. Après le
choc de Trouble every day, Claire Denis, consacrée
valeur sûre du renouveau du cinéma français
devait tenir le cap. Elle crée encore une fois la
surprise en réunissant Valérie Lemercier et
Vincent Lindon dans une histoire simple, épurée,
sensuelle, un film d'hiver qui vous réchauffe délicieusement
grâce à une mise en scène intimiste,
près des corps, en huis-clos. Intime, et pudique
à la fois, puisque ces corps sont dépersonnalisés,
découpés, désincarnés, qu'ils
se mêlent sans que l'on puisse les reconnaître,
qu'ils s'agglomèrent sous nos yeux, sans que jamais
on ait l'impression d'être là en voyeur. Jamais
un film n'avait été si loin dans cette sensation
de la chair, du désir, et du bien être.
Néanmoins, le paradoxe de Vendredi soir, c'est
que, bien que collés à la peau des personnages,
on a du mal à se sentir concernés, d'où
une mise à distance continue qui vire parfois à
l'ennui profond. Le film, surtout au début, intrigue
puis déçoit, tournant à l'exercice
de style : on a la sensation du temps perdu, du détail
inutile. Non que l'interprétation des comédiens
soit décevante, bien au contraire, Valérie
Lemercier notamment, toute en retenue, surprend et captive.
Mais le spectateur se heurte aux silences, à l'attente,
et finit par ne garder aucune nostalgie de ce film, semblable
à son histoire sans lendemains.
Titre : Vendredi soir Réalisation :
Claire Denis Scénario : Emmanuèle
Bernheim et Claire Denis D'après : Vendredi
Soir De : Emmanuèle
Bernheim Acteurs : Valérie
Lemercier, Vincent Lindon, Hélène
de Saint, Hélène Fillières,
Florence Loiret, Grégoire Colin Photographie : Agnès
Godard Montage : Nelly Quettier Mixage : Vincent Arnardi Musique : Dickon Hinchliffe Production : Bruno Pesery,
Christine Raspillère Producteur : Bruno Pésery
Production : Arena Films,
France France 2 Cinéma, France Distribution : Bac Distribution,
France Distributeur : Bac films Sortie France : 11 septembre
2002 Pays : France Durée : 1h30