SYNOPSIS :
Victimes de la grande rééducation infligée
aux intellectuels suite à la révolution culturelle
chinoise, deux jeunes étudiants, Luo et Ma, sont envoyés
dans un village au milieu d’une montagne à la nature
hostile. Ils font la connaissance de La Petite Tailleuse, fille
du tailleur du village. Celle ci tombe amoureuse à la
fois de Luo, et de Balzac, auteur qu’elle découvre suite
au vol par les deux adolescents d’une valise pleine de livres
interdits par le gouvernement chinois. |
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POINT DE VUE
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Adapter soi même son
propre roman est un acte difficile et parfois ingrat, surtout
lorsque celui ci a obtenu un joli petit succès en librairie.
Rare sont les auteurs ayant la modestie nécessaire
pour passer la main à quelqu’un d’autre, ou pour se
faire aider par un co-scénariste. La tentation est
en effet évidente de laisser les passages les plus
personnels (surtout quand ce livre est, comme ici, autobiographique),
quelque soit leurs qualités et leurs défauts.
Un auteur est il la personne la plus désignée,
la plus objective pour adapter son propre best seller ?
Balzac et la petite tailleuse chinoise, malgré
sa durée et ses grosses ficelles, tendrait à
prouver que oui, Dai Sijie, auteur et réalisateur,
il est vrai aidé par un co-scénariste, n’ayant
pas hésité à retirer de son récit
quelques séquences maladroite, quitte à les
résumer par la suite ou à les greffer à
d’autres scènes plus utiles. C’est notamment le cas
des nombreuses anecdotes tournant autour du réveil
matin des deux étudiants, qui fascine par son mécanisme
et sa précision les membres du village. En ressort
donc un sentiment de plus grande légèreté
bien entendu totalement absent de la narration pesante et
quelque peu " cul-cul " du roman.
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A la relative réussite
plastique du film (très belle photographie) s’ajoute
une belle description de ce petit monde archaïque, très
éloigné de la civilisation occidentale, que
constitue ce village plus proche de notre Moyen Âge
que du vingtième siècle. La petite galerie de
personnages réussit à arracher quelques sourires
au spectateurs, en ayant le mérite de lui éviter
le sommeil qu’un film de ce genre aurait pu encourager. Il
n’en est rien, et le récit conserve un certain intérêt
tant qu’il s’attache à cette description des montagnes,
à travers la découverte qu’en font les deux
adolescents. Malheureusement, l’on aurait aimé que
le film fouille un peu plus cet élément du script
au lieu de s’engouffrer dans des flash-back sans grand intérêt,
racontés en voix off par les personnages revenus à
la civilisation une vingtaine d’années plus tard. Il
est dommage de briser ainsi le petit rythme que le film avait
réussi à installer, et d’imposer au spectateur
ce bond dans le temps bien trop dépaysant pour que
l’œuvre conserve son homogénéité. Cependant,
malgré ce léger dérapage vers la fin,
le film conserve un net avantage sur son modèle littéraire.
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Titre : Balzac et la petite tailleuse
chinoise
Réalisation : Dai
Sijie
Scénario : Dai
Sijie et Nadine Perront, d’après le roman
de Dai Sijie
Photographie : Jean-Marie
Dreujou
Monteur : Julia Gregoy,
Luc Barnier
Costumes : Tong Huamiao
Musique : Wang Pujian
Acteurs : Zhou Xun, Chen
Kun, Liu Ye, Cong Zhijun, Xiao Xiong, Chen Wei,
Chen Tianlu, Min Jie, Zhan He, Mei Lina
Production : Productions
internationales " le film "
Producteur : Lise Fayolle
Producteur exécutif
: Bernard Lorain, Wang Zhebin
Distributeur : Bac Distribution
Sortie France : 2002
Durée : 1h56 min
Pays : France
Année : 2002
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