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Le Pianiste (c) D.R. PALME D'OR - CANNES 2002

SELECTION OFFICIELLE
EN COMPETITION

LE PIANISTE

de Roman Polanski
Par Anthony SITRUK


SYNOPSIS : Durant la Seconde Guerre mondiale, Wladyslaw Szpilman, un célèbre pianiste juif polonais, échappe à la déportation mais se retrouve parqué dans le ghetto de Varsovie dont il partage les souffrances, les humiliations et les luttes héroïques. Il parvient à s'en échapper et se réfugie dans les ruines de la capitale. Un officier allemand, qui apprécie sa musique, l'aide et lui permet de survivre.

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POINT DE VUE

  Le Pianiste (c) D.R.
Roman Polanski n’est plus malade, et son cinéma s’en ressent de plus en plus, année après année, film après film. Son dernier long-métrage, injustement récompensé d’une palme d’or offerte en remerciement d’une belle carrière, est malheureusement la victime de cet état de fait : Polanski s’est remis de ses tourments, a oublié les traumatismes de son enfance (juif polonais, il a grandi dans le ghetto de Varsovie, qu’il décrit d’ailleurs dans ce film), et ceux de sa jeunesse (la mort atroce de sa femme Sharon Tate, poignardée lors d’une soirée par les adeptes du gourou Charles Manson, le scandale sexuel qui l’interdit aujourd’hui de fouler du pied le sol des Etats-Unis). Le résultat, troublant, témoigne d’un manque relatif d’originalité, de démence, et de ce caractère glauque qui caractérisait des œuvres aussi malsaines que Rosemary’s baby, Chinatown, ou Le Locataire, film auquel on pense justement souvent devant cette histoire d’un homme qui se cache des autorités nazies en occupant un appartement situé en face du quartier général allemand. Mais là où Le Locataire était une incroyable parabole sur la paranoïa et sur l’agoraphobie, Le Pianiste se révèle au final n’être qu’une œuvre académique, rarement étonnante, dans laquelle Polanski se fait curieusement absent, comme manquant de cette audace que requiert pareil sujet, et dont l’incroyable Liste de Schindler bénéficiait. Là où Cronenberg pénètre l’âme de son personnage et livre avec le prochain Spider une œuvre parfois morbide, justement à la manière du cinéaste de Répulsion, Polanski préfère rester à la surface des choses, se contentant d’illustrer platement mais avec un métier certain le livre autobiographique de Wladislaw Szpilman.

Le Pianiste (c) D.R.
Le potentiel était pourtant là, et l’interprète principal, Adrien Brody, l’a bien compris, agrémentant son jeu d’un regard halluciné nous permettant de croire au tragique destin du personnage. C’est probablement là que se situe la réelle réussite du film, dans son interprétation emportant le spectateur dans le tourbillon mortel qui figea les victimes du nazisme dans cette posture pitoyable, grands corps décharnés éternellement en sursis. A ce jeu, le film lui même réussit malgré tout à prendre un instantané de la période trouble dans laquelle il se déroule. En quelques plans placés au début du film, c’est tout un pan des livres d’histoire qui est ici illustré : la montée du nazisme en Pologne, la peur des futures victimes ne pouvant croire à leur funeste destin, la ghettoïsation des juifs, la survie dans le ghetto. Autant de scènes " à faire " et que le cinéaste fait correctement. Filmant l’errance et l’attente de ces corps, montrant ce doute qui monte en eux, les assaille, le film réussit parfois à faire transparaître une émotion évidente, notamment dans ces scènes où les personnages découvrent – comme au cinéma, à travers cet écran que représente leur fenêtre – les crimes nazis. Mais de Polanski et d’un tel sujet, d’une œuvre à priori aussi cathartique, l’on attendait autre chose qu’un classique film historique. On attendait quelque chose de différent, une œuvre poignante, troublante, glauque, dans laquelle Polanski se serait entièrement livré. Un long-métrage à l’image d’une filmographie contenant son lot de chefs d’œuvre intemporels. Le Pianiste aurait dû devenir l’œuvre maîtresse du cinéaste, sa pièce angulaire, son œuvre charnière, libératrice, celle qui nous aurait permis de comprendre le reste de ses films. Il n’en est rien, Polanski est rentré dans les rangs, il n’est plus malade, on est ravi pour lui et pour sa famille.




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Le Pianiste
 : site officiel du film




Titre
 : Le Pianiste
Titre VO : The Pianist
Réalisateur : Roman Polanski
Scénario : Ronald Harwood, Roman Polanski
D'après le livre de : Wladyslaw Szpilman
Acteurs : Adrien Brody, Thomas Kretschmann, Emilia Fox, Ed Stoppard
Photo : Pawel Edelman
Musique : Wojciech Kilar
Production : RP Productions
Distribution : Bac Distribution
Festival : Cannes 2002 en sélection officielle (Palme d’Or)
Pays : France, Angleterre, Allemagne, Pologne
Sortie France : 25 Septembre 2002
Année : 2001
Durée : 2h 28