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  Blanche (c) D.R.
Mais jamais le réalisateur français n’arrive à s’écarter de clichés anars bien poussiéreux. Dans une intervention en voix-off insérée juste avant la longue séquence finale du cirque romain, il délivre au spectateur son message politique. Sur un ton grave empreint d’une solennité prophétique, Bernie Bonvoisin annonce que les pauvres se révolteront toujours face aux injustices des riches.

Peu importe que l’on adhère ou non à cette analyse révolutionnaire du hard rocker reconverti en cinéaste (si tant que son petit discours puisse être qualifié d’analyse...et de révolutionnaire), la conclusion est la même : ce passage est totalement déplacé.

En effet, Blanche n’a vraiment rien d’une critique sociale. Le film de Bernie Bonvoisin se rapproche plus des pochades franchouillardes, genre dont on espère toujours la disparition sans qu’elle n’arrive jamais, que des films engagés d’un Ken Loach ou d’un Laurent Cantet.

Quand on voit le film de Bernie Bonvoisin, on a du mal à se référer à Ressources humaines ou à Land and Freedom. Par contre, la comparaison avec le désastreux Le Libertin de Gabriel Aghion est beaucoup plus aisée.

Dans Blanche comme dans Le Libertin, deux stars de l’écran portent soutane. Sous les habits pourpres de cardinaux ancien régime, Jean Rochefort et Michel Serrault cabotinent avec plus ou moins de succès.

Parallèlement, Carole Bouquet (dans Blanche) et Fanny Ardant (dans Le Libertin) tentent de se démarquer de leurs images bourgeoises et quelque peu frigides qui leur collaient à la peau jusqu’alors.

Blanche (c) D.R.
Dans leur film respectif, les deux actrices profèrent des bordées d’injures et de remarques primesautières qui contrastent avec les publicités pour parfums numérotés dans lesquelles elles s’ébattaient auparavant.

Mais le véritable point commun qui rapproche ces deux films français ne situe pas dans ces duos fort similaires. Il se trouve ailleurs, et plus précisément dans le décalage gargantuesque qui existe entre leurs intentions comiques et leurs finalités lourdingues : Blanche et Le Libertin se prétendent drôles, mais ils ne réussissent qu’à être ridicules.


Dans leur médiocrité, c’est Blanche qui remporte le bonnet d’âne, dépassant d’une très courte tête le film de Gabriel Aghion. En effet, en introduisant un discours politique très bas de plafond au milieu de facéties pseudo-burlesques, Bernie Bonvoisin assassine son film.

Les quelques bons moments passés à admirer le talent de Jean Rochefort s’évanouissent devant ces vérités idéologiques bien plates. Mais plus grave dans son exercice de réhabilitation des dialogues acérés, Blanche y perd ses dernières parcelles de crédibilité.

En deux plans, le premier et le dernier, Pierre Granier-Deferre introduisait dans La Métamorphose des Cloportes un petit propos politico-philosophique qui rajoutait un petit grain de sel supplémentaire à l’histoire de gangsters très classique scénarisée par Michel Audiard.

Donc, pour résumer, Bernie Bonvoisin reste inférieur à ses illustres prédécesseurs dans tous les secteurs techniques ou thématiques. Et si l’on est un fan inconditionnel de Michel Audiard, autant acheter le double DVD regroupant Les Tontons Flingueurs et Les Barbouzes qui vient juste de sortir dans les bacs des magasins spécialisés. En effet, mieux vaut regarder le travail du maître que la caricature du disciple.




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Blanche : site officiel du film




Titre
 : Blanche
Réalisateur : Bernie Bonvoisin
Scénariste : Bernie Bonvoisin
1er assistant réalisateur : Jérôme Zadjermann
Directeur de la photographie : Bernard Cavalié
Acteurs : Lou Doillon, Carole Bouquet, Roschdy Zem, Jean Rochefort, Antoine de Caunes, José Garcia, Antoine Basler, Gérard Depardie, Pierre Laplace, Albert Dray, Bernie Bonvoisi, Chick Ortega, Daniel Benoin, Marc Lavoine
Régisseur général : Philippe Morlier
Ingénieur du son : Michel Bréthez
Costumes : Mimi Lempicka, Adélaïde Gosselin
Maquilleur : Agnès Tassel
Chef décorateur : Olivier Seiler
Producteur : Philippe Rousselet, François-Xavier Decraene
Production : Les Films de la Suane
Distribution : EuropaCorp Distribution
Sortie France : 18 Septembre 2002
Durée : 1h 34mn
Pays : France
Année : 2001