SYNOPSIS :
Terry McCaleb, un profiler
légendaire du FBI, traque un tueur en série, retors
et obstiné, qui s'amuse à le provoquer en semant
sur les lieux de ses crimes des messages codés en lettres
de sang. Alors qu'il est sur le point de capturer l'insaisissable
Code Killer, le policier s'écroule, victime d'un
infarctus. Sauvé de justesse par une greffe du coeur,
il entame une longue convalescence, et deux ans après
son accident, mène dans le port de San Diego, une paisible
vie de retraité.
C'est alors qu'une jeune femme, Graciela Rivers, vient solliciter
son aide pour lui demander de retrouver le meurtrier de sa soeur,
Gloria, celle à qui appartenait le coeur dont Terry est
aujourd'hui pourvu. Pour honorer sa "créance de sang",
ce dernier se lance alors dans une enquête ardue, physiquement
dangereuse, avec le concours de son ami nonchalant Buddy Noone. |
....................................................................
|
POINT DE VUE
|
 |
|
|
Eastwood est un cinéaste-acteur
qui aime à investir des genres jusqu’à les incarner,
et devenir icône et modèle, comme s’il était
à la source de tout. Lorsque l’on voit un film d’Eastwood,
notre œil semble être lavé de toute image, personnage
ou scénario antérieur. Eastwood et ses films
nous paraissent uniques. Le simple fait de le voir apparaître
à l’écran nous rassasie, nous satisfait. Car
Créance de sang sans Clint perdrait sans aucun
doute de sa force.
Ce dernier opus est un objet hybride, au confluent de plusieurs
cinématographies, un mélange des genres extrêmes
que le cinéaste a expérimenté (violence,
sentimentalité), mélange qui, loin de nous assaillir
de moments forts et agressifs, désamorce à tout
moment ce qui pourrait tomber dans trop de stéréotype.
Ancien agent du FBI, Terry / Clint a pris les mesures des
choses lorsque son cœur ne battait plus la mesure, suite à
une course poursuite sanguinaire. Mais un peu trop de tranquillité
n’est pas, pour Clint, le bon rythme. Et il met son repos
au service de la plus dangereuse mission pour son cœur tout
neuf, cœur mis à l’épreuve par un meurtrier
mais aussi par une femme.
 |
|
|
|
Eastwood reprend un schéma
ultra-classique et sans véritable grande surprise (sauf
une peut-être que je ne peux décemment pas dévoiler),
mais l’utilise de façon subtile, sinon surprenante.
Enfermant son désir de vengeance agressif dans son
cœur, Clint prend les flics par les sentiments avec des beignets
et se laisse manipuler énergiquement par une femme
qui, si elle faisait partie du FBI, résoudrait l’affaire
par elle-même. Nul besoin d’homme, si ce n’est de Clint,
qui impressionne plus par son cœur que par ses muscles (l’inspecteur
Harry a vieilli), à moins que ce ne soit par ses cicatrices
(et encore, ce sont plus des blessures médicales que
des blessures de guerre). Clint use de sa faiblesse pour séduire
les femmes, manipuler les hommes, et cette force nous fait
tomber sous le charme.
Ainsi, la chasse à l’homme ressemble à une promenade
de santé à retrouver. Les fusillades ne tuent
personne, les dialogues déjà entendus désamorcés,
la violence n’est visible que par l’intermédiaire d’écrans
vidéos. Clint ne fait plus tout à fait partie
de la violence, sauf lorsqu’il retrouve ses vieux démons.
Il a évalué la distance d’avec le système,
les événements et peut-être aussi d’avec
sa vie de cinéma : comment laisser totalement
derrière soi le passé ? Cet effort apparaît
impossible, comme l’est le fait de laisser derrière
soi les morts invengés.
Alors que l’on pensait qu’il était enfin et définitivement
à la retraite, un dernier sursaut délicieux
nous rassure et nous fait espérer encore la vision
future de Clint et de ses films uniques, à mi-chemin
entre l’acceptation et le refus d’un corps vieillissant, ne
voulant pas décevoir le spectateur avide de mythes.
 |
|
Titre : Créance de sang
Titre VO : Bloodwork
Réalisation :
Clint Eastwood
Scénario :
Brian Helgeland
D’après un roman de :
Michael Connelly
Acteurs : Clint Eastwood,
Jeff Daniels, Wanda de Jesus
Musique de : Lennie
Niehaus
Directeur de la photographie :
Tom Stern
Chef décorateur :
Henry Bumstead
Chef monteur :
Joel Cox
Production : Clint
Eastwood
Producteur exécutif
: Robert Lorenz
Coproducteur :
Judie Hoyt
Production : Warner
Bros,Malpaso Productions
Distribution :
Warner Bros. France France
Sortie France : 23 Octobre
2002
Année :
2002
Durée : 1 h 49
Pays : USA
|
|
|