SYNOPSIS :
Will Dormer, un policier expérimenté
et las de la vie, est envoyé avec son partenaire dans
une petite ville d’Alaska pour enquêter sur le meurtre
sordide et mystérieux d’une adolescente. Le début
de l’enquête les conduit vers le principal suspect :
Walter Finch, un écrivain qui vit reclus au pays du soleil
de minuit… |
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POINT DE VUE
Deux ans après
l’excellent Memento, qui lui avait valu le prix du
Jury à Deauville, Chris Nolan réalise Insomnia,
polar efficace mais nettement plus classique en comparaison.
Plus question de faire dans l’exercice de style : Nolan
met en scène un face à face de choc : Pacino
dans sa figure quasi caricaturale de vieux routard à
qui on ne la fait pas, et Robin Williams à contre emploi,
bien décidé à briser son image de clown
sympa (cf portrait).
Force est de constater que
les deux comédiens sont épatants, Pacino, bien
conscient de l’image qu’il véhicule, incarne un flic
fatigué, avec son expression faciale appesantie et
la distance nécessaire qui le rend supportable. Malgré
l’impression persistante, dès qu’il apparaît,
de revoir tous ses films précédents, il donne
au personnage une épaisseur inouïe dans ce rôle
plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, rares sont
les films, surtout policiers, où le héros est
aussi peu " propre ". Dans sa manière
d’aborder un genre très balisé avec un œil nouveau,
Insomnia n’est pas sans rappeler le Seven de
David Fincher. Al Pacino tue volontairement son compère
qu’il soupçonnait d’être un indic et a un passé
trouble. Le scénario pointe le doigt sur une question
épineuse : un bon flic peut-il toujours garder
les mains propres ? Le réalisateur a le bon goût
de ne pas trancher.
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Cependant, il reprend tout
de même le schéma classique des deux protagonistes
qui viennent de la grande ville pour résoudre un crime
dans un décor pittoresque. S’il est vrai que les paysages
de l’Alaska donnent une atmosphère toute particulière,
le phénomène météorologique du
soleil qui ne se couche pas est trop sous-exploité.
Tandis que le titre laissait suggérer qu’il interviendrait
de façon importante dans le processus narratif, il
n’est malheureusement qu’un élément de décor.
Le film joue sur les ambiguïtés,
notamment pour tout ce qui concerne les notions de bien et
de mal, si sacrées en Amérique. Le personnage
d’Al Pacino pactise avec Robin Williams, le méchant
humanisé, et explique de façon étonnamment
plausible la logique de son meurtre.
On ne peut qu’apprécier
le charisme des deux personnages, à défaut de
rebondissements réellement palpitants. L’expression
" film d’atmosphère " prend ici
toute sa définition. Espérons juste que le talentueux
Christopher Nolan ne se contente pas de brillamment diriger
de grands comédiens mais tente de se surpasser pour
son prochain film.
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Titre : Insomnia
Réalisateur :
Christopher Nolan
Scénariste :
Hillary Seitz
Directeur de la photographie :
Wally Pfister
Acteurs : Al Pacino,
Robin Williams, Hilary Swank, Maura Tierney, Martin
Donavan, Nicky Katt, Paul Dooley, Jonathan Jackson,
Katharine Isabelle, Jay Brazeau Francis
Compositeur : David
Julyan
Costumier : Tish
Monaghan
Monteur : Dody
Dorn
Chef décorateur :
Nathan Crowley
Producteur : Broderick
Johnson, Andrew A. Kosove, Edward McDonnell, Paul
Junger Witt
Production : Section
Eight, Alcon Entertainment
Distribution :
Warner Bros
Producteur exécutif :
George Clooney, Charles J.D. Schlissel, Steven
Soderbergh, Tony Thomas, Kim Roth
Coproducteur :
Emma Thomas
Producteur associé :
Steven P. Wegner, Ben Cosgrove
Sortie : 06 Novembre
2002
Durée : 1h 56mn
Année :
2002
Pays : USA
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