SYNOPSIS :
Claire (Charlotte Ayanna), étudiante
en biologie, et Jack (Adrian Brody), escroc aux prétentions
littéraires, se rencontrent par hasard. Une liaison se
noue, jugée sans lendemain par l’indécrottable
cynique qu’est Jack. Mais Claire refuse cette évidence,
et c’est bientôt une passion douloureuse et désespérée
qui lient ces deux êtres. Tout finira cependant bien.
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POINT DE VUE
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Depuis le sublime Turkish
Delight de Paul Verhoeven (1978), le mélodrame
naturaliste, alliance délicate de trivialité,
voire de crudité, et de lyrisme, est un sous-genre
que l’on pensait définitivement perdu - et ce ne sont
pas les échecs artistiques d’un Lars Von Trier qui
nous feront penser le contraire. Sans se hisser au niveau
du très beau film du Hollandais volant, Love the
Hard Way recèle quelques pépites sous ses
apparences peu engageantes d’euro-pudding américanisé.
Tout le mérite en revient à la bouleversante
Charlotte Ayanna, dont on n’oubliera pas de sitôt le
regard translucide et acéré : son jeu,
subtil dans son économie expressive, pose avant tout
sa présence cinégénique sur un " art
de l’évitement " qui cependant ne fait pas
l ‘économie d’une qualité expressionniste
dans les passages lyriques. Elle parvient ainsi à renouveler
le cliché de la " femme perdue ",
si propice au cabotinage. Par elle, le film parvient à
faire tenir debout cette tentative de renouvellement de la
chronique amoureuse, hésitant entre la mise à
distance formaliste et le pathétique. Elle parvient
même à racheter la performance d’Adrian Brody ,
embarqué ici dans une entreprise parodique où
l’auto-iconisation de Jack en " écrivain
maverick " devient prétexte à un discours
convenu sur la nécessité d’une maturité
conformiste. Entre le godelureau dostoïevskien et le
Sailor de David Lynch, le personnage de Jack reste d’une opacité
peu convaincante, le maniérisme de son interprète
faisant effet d’écran.
Tourné à New
York, Love the Hard Way entreprend un détour
curieux par l’Europe dans la description quasi-clinique de
la déchéance des amants, qui convoquent furtivement
les spectres hagards de l’expressionnisme. Cette structure
en miroir, du lyrisme amoureux au sordide, confère
parfois à Love the Hard Way les apparences d’un
compte-rendu scientifique, où la banalité d’une
mise en scène globalement apprêtée fait
soudain merveille dans le registre du naturalisme cru.
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Titre : Love the hard way
Réalisateur :
Peter Sehr
Scénariste :
Marie Noëlle, Peter Sehr
Acteurs : A. Brody,
C. Ayanna, J. Seda, A. Diehl, P. Grier
Directeur de la photo :
Guy Dufaux
Monteur : Christian
Nauheimer
Musique : Dahoud
Darien, Susan Jacobs
Production : Vif International
Films, Allemagne
Directeur de la production :
Debbi De Villa
Producteur : Peter
Sehr, Wolfram Tichy
Production : P'Artisan
Film Produktion, Munich, Vif International Films,
Potsdam-Babelsberg, City Films, New York, TiMe
Film- und TV Produktion, Babelsberg
Festivals : Locarno
2001 (in competition), Gothenburg 2002, Berlin
2002 (German Cinema), Sundance 2002, Valenciennes
2002, Istanbul 2002, Warsaw 2002 (German Panorama)
Prix : Silver Leopard
Locarno 2001, Bavarian Film Award 2002 for Best
Direction
Pays : Allemagne
Année :
2001
Durée : 1 h 38
mn
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