SYNOPSIS :
Un ouvrier soudeur débarque
dans la grande ville d’Helsinki avec l’espoir de décrocher
un emploi. Ses plans de carrière se trouvent compromis
quand au détour d’un square, il croise trois malfrats
qui le volent et le frappent, le laissant inconscient et dans
un sale état. Miraculé, il se réveille
sans aucun souvenir de son identité. |
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POINT DE VUE
Après avoir étonné
le milieu cinématographique en 1999 avec Juha
dernier film muet du 20ème siècle,
Kaurismaki revient avec l’Homme sans passé à
un cinéma plus traditionnel, dans une veine plus attractive
et plus commerciale, tout en conservant cette dimension sociale
qui le caractérise. Il signe ici un subtil conte de
fées à la finlandaise stigmatisant une réalité
sociale accablante tout en portant sur ses personnages un
regard juste et sensible rempli d’humanité et de tendresse.
Avec une thématique
pourtant surexploitée au cinéma (un homme perd
accidentellement la mémoire) Kaurismaki réussit
à livrer un film à l’écriture inventive,
qui sort des sentiers battus.
Le cinéaste laisse
de côté les ressorts dramatiques qui ont poussé
cet homme venu de nulle part à perdre la mémoire,
pour se recentrer sur son destin. Les films traitant du sujet
- dernier exemple en date avec La Mémoire dans la
peau - développant toujours l’aspect dramatique
de la perte de mémoire et la raison de cette amnésie.
Ici la perte de mémoire s’avère bénéfique
pour le personnage. Elle va agir comme un révélateur
d’une identité enfouie au plus profond de lui-même.
Dés lors que M devient amnésique,
il se cherche de nouvelles valeurs, pour se reconstruire un
nouvel avenir, et surtout pour garder sa dignité d’homme
dans le monde des exclus où il se trouve intégré
malgré lui. Une tâche difficile dans laquelle
va l’aider Irma, une employée de l’Armée du
Salut. Grâce à la solidarité et à
l’amour, M va subir une vraie transformation et devenir un
autre homme. Ses souvenirs sont partis mais son vécu
reste : il s’improvise ainsi manager du groupe de l’Armée
du Salut dans une scène hilarante rappelant l’esprit
du film Les Virtuoses.
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