SYNOPSIS :
L'amour de Penny pour Phil s'est tari et la joie s'est envolée
de leur vie quotidienne. Gentil et plutôt philosophe,
Phil est chauffeur de taxi. Penny est caissière dans
un supermarché. Leur fille Rachel fait le ménage
dans une maison de retraite, tandis que son frère Rory,
vit mal son chômage. Quand Rory doit être hospitalisé
d'urgence, Phil et Penny se retrouvent et redécouvrent
leur amour. |
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POINT DE VUE
Avec All or Nothing,
Mike Leigh alterne portraits de familles en décomposition
et vision sans concession d’une Angleterre malade rongée
par le libéralisme. Un film authentique et sincère
mais qui sombre vite dans le larmoyant voire dans le pathétique
exagéré.
Dans la lignée des
précédents films de Mike Leigh, All or Nothing
se présente comme un portrait acide de la société
britannique contemporaine.Un drame social où Leigh
met en scène la vie routinière et banale de
plusieurs familles, toutes voisines les unes des autres, dans
une cité prolétaire de la banlieue londonienne.Chacun
au sein de son foyer tente de faire face à divers problèmes
familiaux et sociaux tels que l’absence du père, l’alcool,
le chômage, la solitude ou le manque d’argent.
Le cinéaste nous
montre dans une première partie remarquable ce qui
fait problème au sein de chaque cellule familiale,
et réussit à entremêler les vies de ses
multiples personnages sans que l’on s’y perde, avec une maîtrise
totale de son récit. Dés le départ, ce
va et vient d’une famille, et d’une histoire à l’autre
fait tout l’intérêt du film, lui apportant un
regard pertinent et nuancé proche du documentaire.
Mais Mike Leigh laisse tomber subitement cet habile jeu de
construction (dès l’accident du fils Rory) pour revenir
à une narration classique, en choisissant de ne suivre
qu’une seule histoire : celle de la famille de Penny
et Phil.
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En faisant ce choix, il
emprunte malheureusement la voix d’un pathétique excessif
qui, malgré la brillante interprétation de Timothy
Spall, noie le film jusqu’à la fin. Ainsi, dans la
deuxième partie du film, l’accident de Rory fait se
mobiliser toutes les familles autour de lui, mais dès
son entrée à l’hôpital, on ne nous montrera
des autres familles que quelques brèves images de leurs
vies.
S’ensuivent des flots de
larmes, et malgré des scènes réellement
touchantes, Mike Leigh sombre dans le mélodrame pleurnichard
en s’attardant sur des scènes de couples lentes et
lourdes , qui ralentissent l’ensemble pourtant si dynamique
du début.
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