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  Ivre de femmes (c) D.R.

Malgré des fulgurances incontestables dans certaines séquences, le film ne parvient pas à nous captiver entièrement. La mise en scène demeure académique, classique, sage, sans surprise. Le travail de la photographie, du cadre, de la lumière, des acteurs bien sûr, est certes remarquable, mais donne un sentiment de déjà vu, tant sur le plan esthétique que narratif.

Sans doute cela provient-il du parti-pris de reconstitution historique adopté par Im Kwon-Taek, parti-pris qui alourdit le propos, lequel traite pourtant d’un sujet inépuisable : la création artistique et sa douleur…

On pense alors au " Van Gogh " de Pialat, peintre contemporain de Ohwon ou à " La Belle Noiseuse " de Rivette qui avaient su mieux nous plonger dans l’inconnu, la singularité, la tourmente d’un être en création… " Apprendre à souffrir sans se plaindre, apprendre à considérer la douleur sans répugnance, c’est justement un peu là qu’on risque le vertige ". Cette phrase de Vincent Van-Gogh est proche des sentiments d’Ohwon, de cette ivresse que voudrait saisir le réalisateur mais que sa mise en scène n’atteint pas ou rarement.

Dans son précédent film : Le chant de la fidèle, Chunhyang (2000), Im Kwon-Taek était parvenu à nous fasciner, en suivant l’incantation particulière d’un chanteur traditionnel sur la scène d’un opéra et la représentation visuelle de son récit ; un dispositif et un art pourtant difficiles d’accès, voire même hermétiques pour des non-initiés occidentaux, mais qui parvenait à nous prendre, à nous émouvoir.

Ivre de femmes (c) D.R.
Ivre de femmes et de peinture  a peut-être le défaut d’un récit trop linéaire et simple justement, occidentalisé, lequel donc, ne nous étonne pas, ni dans la forme ni dans le fond. Mais il a le mérite de nous rappeler que la préservation de l’identité culturelle spécifique des films est donc essentielle pour atteindre l’universalité et toucher l’être humain, le public, où qu’il soit, quel que soit son mode de vie, un sujet d’actualité…

C’est le désir que formule le cinéaste Aki Kaurismaki quand il dit en poète : " Je veux faire des films qui parlent à une vieille paysanne chinoise… ". Et pourtant quels films sont plus spécifiques que les siens, imprimés du sceau de la culture Finlandaise, de l’esprit finnois si particulier ? L’on aurait souhaité qu’Ivre de femmes et de peinture atteigne cette ivresse universelle et nous transmette la promesse de son magnifique titre. Hélas, il n’y parvient pas comme on l’espérait.



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A lire : Lettres à son frère Théo, Vincent Van Gogh (Grasset, Paris, 1986), correspondance tourmentée et passionnante du peintre, sur la vie, la création…




Titre
: Ivre de femme
Réalisation : Im Kwon-Taek
Premier assistant-réalisateur : Chung Kyoung-Jin
Scénario : Kim Young-Oak/ Im Kwon-Taek
Directeur de la photographie : Jung Il-Sung
Scriptes : Nam Ji-Young, Choi Min-Sik, Ahn Sung-Ki, You Ho-Jeong, Kim Yeo-Jin, Son Ye-Jin
Chef éclairagiste : Kim Dong-Ho
Ingénieur du son : Lee Choong-Hwan
Décorateur : Ju Byoung-Do (MBC Art Center)
Costumes : Lee Hye-Lan
Chef accessoiriste : Jung Chang-Ho
Maquillage : Hong Ki-Cheon
Coiffure : Lee Eun-Young
Photographe de plateau : Kim Jae-Young
Documentaliste : Cho Sun-Jong (IMTV)
Cadreur : Lee-Kee-Won
Electricien : Hwang Sung-Hyun
Preneur de son : Ahn Dae-Hwan
Son : Yang Dae-Ho
Directeurs de production : Kim Sung-Ryong/ Lee Hee-Won
Régisseur : Lee Ji-Seung
Distribution : Pathé distribution
Production : Taehung Pictures (Corée)
Producteur : Lee Tae-Won
Producteurs exécutifs : Kang Woo-Suk/ Michael Kim
Prix : Prix de la mise en scène, Festival de Cannes 2002
Sortie : 27 novembre 2002
Durée : 1h 57