SYNOPSIS :
War Photographer dresse le
portrait sensible de James Nachtwey, photographe de guerre de
renom, qui a couvert depuis vingt ans tous les plus grands conflits
de notre monde : L’Afghanistan, la Bosnie, le Rwanda, l’Irlande
du Nord, la Somalie… |
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POINT DE VUE
Le mois de novembre étant
le mois de la photographie à Paris, War photographer
est l’occasion cinématographique incontournable de
réfléchir sur ce flux d’images dans lequel nous
vivons, sur leur fabrication et sur la vie de certains de
ces photographes de guerre, qui, comme James Nachtwey, photographe
de guerre depuis vingt ans, milite contre la guerre à
travers ses images si choquantes et pourtant si vraies.
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Particulièrement
saisissant, War photographer est un documentaire qui
donne à penser, à la fois par les images qu’il
dénonce, mais surtout par la réflexion à
laquelle se livre James Nachtwey, sur son métier. " Pour
moi, la force de la photographie réside dans sa capacité
à évoquer ce qu’est l’humain. Si la guerre constitue
une tendance pour nier cette humanité, alors la photographie
peut-être comprise comme le contraire de la guerre et,
utilisée à bon escient, devenir un remède
très efficace contre la guerre. " La
caméra de Christian Fei, qui a accompagné pendant
deux ans le photographe dans ses missions, témoigne
de la grande force de caractère qui se dégage
de Nachtwey.
Pour ce dernier, ce métier ne cesse de le remettre
en question, le reportage en cours pouvant, à tout
moment, être le dernier. Nachtwey ne cesse de se poser
la question suivante : " comment puis-je
faire un métier qui consiste à profiter de la
souffrance d’autrui ? Comment ai-je pu bâtir mon
succès sur cela ? " Cette inquiétude
sourde de Nachtwey, la compassion qu’il éprouve pour
les gens souffrants qu’il photographie, en somme ce respect
de l’autre qu’il montre à tout instant, malgré
l’horreur du contexte, dément avec force l’image d’Epinal
du photographe de guerre, cynique, blasé de tout, ne
recherchant que la photo la plus vendeuse possible.
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Pour capturer ces
images si douloureuses et sincères, Nachtwey n’hésite
pas une seule seconde à se placer au cœur du conflit,
au risque de sa vie suivant ainsi la devise de Robert Capa, " si
vos photos ne sont pas assez bonnes, vous n’êtes pas
assez près. "
Le documentaire, présenté au festival de
Locarno 2002, dans la sélection officielle et nominé
à l’oscar du meilleur documentaire 2002, suit le photographe
en plein action, un peu partout dans le monde : en Bosnie,
au Rwanda, en Somalie, en Indonésie ou bien encore
en Palestine. Ces documents captivants sont accompagnés
de commentaires d’amis et de collègues de James Nachtwey,
qui parlent de sa personnalité unique; sa circonspection
et son calme, inhabituels pour un photographe de guerre, reflétant
la confiance intérieure et la conviction qui l’autorisent
à appréhender son travail de cette manière.
Très ingénieusement, grâce à une
mini-caméra fixée au-dessus de son appareil
photo, nous avons accès à la perspective même
du photographe quand il balaie le champ d’action à
travers son objectif, sélectionne un cadre, appuie
sur un obturateur. Et c’est ainsi que le spectateur devient
le photographe de la scène.
La photographie comme arme contre l’absurdité de la
guerre et plus généralement la question de l’humain
en temps de guerre, telles sont les réflexions auxquelles
nous convie James Nachtwey à travers ce documentaire
particulièrement riche en images et en réflexions.
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Titre : War photographer
Réalisateur :
Christian Frei
Production : Christian
Frei
Montage : Christian
Frei
Photographe : James
Nachtwey
Musique : Eleni
Karaindrou, Arvo Pärt, David Darling
Son : Florian Eidenbenz,
Ingrid Städeli, Martin Witz
Assistante à la réalisation
et au montage : Barbara Müller
Digital betacam cinématographie :
Peter Indergand, SCS
Coproduction : Suissimage,
Swiss, Swiss National Television
Date de sortie : 25
Novembre 2002
Type : Documentaire
Durée : 1h 36mn
Année :
2002
Pays : Suisse
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