SYNOPSIS :
La vie d’Esther s’engage plutôt
bien. Elle doit bientôt s’installer avec son petit ami,
Vincent, et elle travaille d’arrache pied pour décrocher
un poste dans l’institut de sondage où elle effectue
déjà des missions temporaires, avec succès.
Tout s’annoncerait au mieux si Esther ne se découvrait
pas, fortuitement, une curiosité lancinante pour son
propre corps… |
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POINT DE VUE
Le moins que l’on
puisse dire, c’est que ce premier film de Marina De Van ne
laisse pas indifférent. Beaucoup quittent la salle,
excédés par les images sanguinolentes d’automutilation,
le rythme très lent et l’aspect " nombriliste "
d’un film qui ne ménage pas les extrêmes.
Nombriliste,
pour une fois, est un terme qui s’adapte parfaitement au sujet
et qui n’est pas péjoratif. En effet : Marina,
qui apparaît dans presque tous les plans nous fait plonger
avec elle dans une découverte inattendue et tout à
fait inédite de son propre corps. L’expérience
est unique, et le film parvient habilement, contre toute attente,
à nous la faire partager, aussi personnelle et intime
soit-elle. Au bout de quelques minutes on comprend que le
but n’est certainement pas le racolage par la violence, ou
le traumatisme du spectateur. On pense immédiatement
au cinéma de Catherine Breillat, pour son " exploration
interne " et le point de vue radical sur la féminité,
mais aussi à David Cronenberg dans la façon
de traiter du corps, de l’épiderme et de sa place dans
l’espace.
Là où l'on
pouvait redouter un attardement dans la " chute
sociale " du personnage accompagné d’une
critique redondante de la " société
de consommation qui encourage la compétition et délaisse
les vraies valeurs ", la réalisatrice s’éclipse
habilement, faisant progressivement disparaître le contexte
et toute extériorité au profit de la découverte
charnelle qui transcende la jeune femme, et par conséquent
la narration.
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Film à la première
personne, Dans ma peau, l’est assurément. Pourtant,
Marina De Van a la bonne idée de confier la direction
de comédiens à un partenaire, ce qui lui permet
de se focaliser sur sa mise en scène et son propre
jeu. Sur un rythme lent mais parfaitement maîtrisé,
ponctué par des musiques trip-hop branchées
et hypnotiques, cette auto-contemplation filmique nous livre
quelques moments forts, comme cette scène où
Esther délaisse son fiancé pour s’adonner à
des plaisirs solitaires peu communs. Rouvrant une plaie dans
sa jambe, couchée sur le dos, elle reçoit avec
joie des gouttes de sang sur le visage qui font très
fortement penser à une éjaculation.
La malice presque infantile avec laquelle
la réalisatrice, à travers son personnage, découvre
son corps et cette nouvelle forme de sexualité est
d’une telle pureté qu’elle légitime totalement
l’extrémisme limite des scènes graphiques pour
emporter le film au-delà de la simple provocation ou
de la " tendance " gore. Le jeu de la
jeune femme est parfois stupéfiant, apparaissant comme
possédée, totalement en phase avec la folie
du personnage, on ne peut soupçonner quelconque mauvaise
foi là-dedans. C’est l’authenticité, à
laquelle on doit adhérer, qui fait que l’agression
graphique devient supportable. Pour le spectateur qui refuse
d’entrer dans l’univers glauque et fantastique de Marina De
Van, c’est évidemment une intense douleur qu’il ressentira,
au lieu d’une immense poésie.
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Titre
: Dans ma peau
Réalisateur :
Marina De Van
Direction d'acteurs
: Marc Adjadj
Scénariste :
Marina De Van
Acteurs : Marina De
Van , Laurent Lucas , Léa Drucker , Thibault
De
Montalembert , Dominique Reymond
Directeur de la photographie
: Pierre Barougier
Compositeur : Esbjörn
Svensson
Producteur : Laurence
Farenc
Langue : français
Sous-titrage : anglais
Encodage : Dolby digital
5.1
Format image : 16:9
compatible 4/3 format d'origine respecté
1.85
Qualité : Stéréo,
couleur
Distribution internationale
: Mercure Distribution
Production : Lazennec
Productions
Distribution Salle :
Rezo Films
Editeur DVD : Editions
Montparnasse
Public légal
: interdit aux moins de 16 ans
Date de sortie Salle : 04 Décembre 2002
Durée : 93 minutes
Durée : 1h 33mn
Pays : France
Année : 2001
Bonus du DVD : Le chapitrage,
le film annonce, les commentaires audio du
film par la Réalisatrice, le court-métrage
de Marina De Van ( avec ou
sans sous-titres anglais ) : Alias (12'42 mn)
ainsi que le clip de la
bande-originale du film par Esbjörn Svensson
Trio : Serenade for the
Renegade
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