SYNOPSIS :
Londres, au XIXe siècle. L’aventureux
journaliste Allen Forster (Georges Rivière), parti arracher
à Edgar Allan Poe de visite en Grande-Bretagne un entretien,
accepte par bravade un pari proposé par l’écrivain :
Passer une nuit dans une maison réputée hantée,
et en sortir vivant au chant du coq. |
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POINT DE VUE
Si, de la courte flambée
gothique italienne (de 1956 à 1966, grosso modo), il
ne devait en rester que trois, ce serait Le Masque du Démon,
Danse Macabre, et Le Secret du Dr Hichcock. Que
Barbara Steele y apparaisse dans chacun n’est pas un hasard…
Mais jamais peut-être autant que dans ce film n'a-t-elle
incarné, regard méduséen sur courbes
osseuses, l’érotisme puissant de la passion morbide.
Danse Macabre se construit sur la figure de la boucle,
tant scénaristique que temporelle. La question de la
réalité des sensations, la capacité qu’a
le cinéma de donner à voir la " vie
des fantômes ", (c’est avec elle que Mario
Bava, le maître, se débattra sa filmographie
durant) est au cœur du dispositif formel déployé
par Margheriti. Parler de Bava à propos de Margheriti
s’impose, en ce que le " gothique par raccroc "
qu’est Margheriti ne cessera de puiser dans l’œuvre de Bava
pour en re-travailler les thèmes et surtout les champs
d’expérimentation formelle ouverts par le Maître.
La grande force de Danse
Macabre est dès lors de poser comme question centrale
de sa mise en scène la figuration de l’acte spectatoriel.
Qui regarde quoi ? Où se situe le regard, dans
la confusion entretenue entre le point de vue du transparent
Allan Forster, celui des fantômes qui hantent la maison,
et l’impossible " regard vampire ", immatériel
et mutant ? Comme dans Le Masque du Démon,
mais dans une imposition plus marquée encore du macabre,
voire de l’obscène (ce cadavre de femme, sensuel et
hideux, qui exhale …), le spectateur ressent comme jamais
la solitude et l’impuissance attachée à sa condition.
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Titre : Danse Macabre
Année :
1964
Durée :
1h50
Réalisateur :
Antonio Margheriti alias Anthony Dawson
Scénario :
Sergio Corbucci, Giovanni Grimaldi
Acteurs : Barbara
Steele, Georges Rivière, Henry Kruger,
Arturo Dominici, Margarete Robsahm, Silvia Sorrente,
Montgomery Glenn, Phil Karson, John Peters, Umberto
Raho, Salvo Randone, Ben Steffen, Silvano Tranquilli
Musique : Riz Ortolani
Chef opérateur :
Riccardo Pallottini
Producteurs : Leo
Lax, Marco Vicario
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