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Meurs un autre jour (c) D.R. MEURS UN AUTRE JOUR
de Lee Tamahori
Par Cyril ROTA


SYNOPSIS : James Bond est attiré en Corée du Nord dans un guet-apens mené par le colonel Moon, qui périt dans un affrontement avec le célèbre agent secret. Malheureusement ce dernier est capturé et jeté dans une prison militaire. A son retour, il est destitué de ses fonctions par M qui, au nom de l’agence, le juge inopérationnel. Mais Bond ne l’entend pas de cette oreille et il décide, une fois n’est pas coutume de faillir aux ordres de ses supérieurs pour retrouver le traître qui a entraîné sa déchéance.

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JAMES BOND : L’AME D’UN GUERRIER

  Meurs un autre jour (c) D.R.
Pour sa 20ème aventure cinématographique, l’homme au smoking infroissable délaisse quelque peu son 9 mm au profit de l’arme au poing. Plus tribal, plus " primitif ", ce cru 2002 nous propose entre autres de nombreux combats à l’épée, ce qui n’est pas vraiment coutume dans la saga Bond. Mais ce n’est pas la seule originalité. En effet, la mise en scène de Lee Tamahori, sans révolutionner le genre, apporte une petite touche d’exotisme. Le cinéaste néo-zélandais nous gratifie ainsi de quelques scènes de surf, et globalement d’un aspect plus " physique " pour le héros. On a rarement vu l'agent secret dans de si mauvaises postures, notamment dans les scènes post-générique.

Difficile de faire des classements dans une série qui mise tout sur la surenchère, mais il est vrai que la séquence centrale où Bond fait du scooter des neiges sur un glacier, poursuivi par un rayon solaire dirigé par satellite, auquel il échappe en faisant du surf grâce au capot de son véhicule, est particulièrement gratinée ! Impossible de parler d’un James Bond sans se référer aux autres, donc allons-y de nos petites comparaisons. Hyper ludique, totalement jouissif, cet épisode ne laisse aucune place à l'ennui, loin du rythme ronronnant du précédent qui, s’il n’était pas le moins intéressant, était plus sombre, en raison de la réalisation " dramatique " de Michael Apted. Revoilà le héros frais et pimpant dans un épisode des plus pétillants, qui n’est pas sans évoquer les meilleurs opus de la série pour son côté " kitsch assumé ". Le palais de glace, le supplice au laser (comme dans Goldfinger), le manoir anglais, ... le film flirte souvent avec le second degré et se joue habilement des codes instaurés par la série.

Meurs un autre jour (c) D.R.
Si on est encore loin d’Austin Powers, on se régalera des nombreux clins d’œil à la saga et de la décontraction avec laquelle tout le monde semble assumer le côté absurde de l’entreprise. Un sens de l’humour bienvenu qu’on aurait aimé plus développé encore. Si on compare maintenant ce James Bond au reste de la production actuelle, on se dit que la saga a vraiment une place à part. En effet, peu de films osent tant d’invraisemblances et de délires apocalyptiques. Bien entendu, au premier degré, Meurs un autre jour ne tiens pas une seconde la comparaison en matière de scénario d’action face à La Mémoire dans la peau de Doug Liman, véritable référence en la matière. Mais tout tient au fait qu’on est là pour rigoler et que l’on attend un certain nombre de passages obligés, qui, pour une fois, sont vraiment mis à contribution comme tels.