SYNOPSIS:
Alessandro est un jeune journaliste
plein d’ambition et de rêves qu’il suppose faciles à
atteindre. Alberto, lui, est un écrivain blasé,
qui semble ne plus rien avoir à apprendre de la vie.
Mais un jour, celui-ci se voit attribuer le Prix Nobel de Littérature.
C’est l’occasion pour la presse de s’intéresser au vieux
bonhomme. L’écrivain, cependant, a un souhait : que le
journaliste qui l’accompagnera en Suède pour retirer
son prix - et le chèque qui va avec - soit justement
Alessandro, fils d’un ami décédé. Les deux
hommes vont donc vivre au même rythme pendant plusieurs
jours, dormant dans les mêmes hôtels, discutant
avec les mêmes personnes... Les réconciliations
succédant aux disputes, l’écrivain et le journaliste
vont apprendre à confronter leurs mondes, totalement
différents, jusqu’au moment de la séparation.
Disons-le tout de suite
: Nobel a peu de chance de s’inscrire au panthéon
des plus grands films. Le sujet en lui-même, quoique
traité régulièrement, est, force est
de le reconnaître, digne d’intérêt, réflexion
autour de deux grands mythes : la jeunesse opposée
à la vieillesse. Les deux extrêmes. Ils suscitèrent
de tout temps des interrogations chez l’être humain.
Mais outre l’approche philosophique du thème, son analyse
sociologique aurait pu s’avérer passionnante : comment
les valeurs d’un vieil homme peuvent-elles interagir avec
celles d’un jeune, ambitieux et épicurien ?
Le problème, ici, est que le traitement en est classique.
En fait, tout, ou presque, est prévisible. Nous nous
doutons bien que les deux personnages vont essuyer plusieurs
situations de conflit allant crescendo, auxquelles suivront
des réconciliations en bonne et due forme. Dès
lors, l’effet de surprise est occulté. Les personnages
rencontrés par nos deux protagonistes tout au long
de leur périple font figure de déjà vu,
tout comme les milieux dans lesquels ils évoluent.
Cependant, ce n’est pas tant la nature des personnages qui
fait défaut que leur manque de profondeur. Carpi aurait
gagné à les penser plus dans leur contexte.
Ici, nous avons l’impression que les mondes auxquels ils appartiennent,
et dont le réalisateur nous décrit les travers
ou les qualités, constituent des sortes de bulles sans
lien apparent.
De même, l’étrange couple
que forment le journaliste et le vieil écrivain fait
sensiblement écho à d’autres œuvres, qu’elles
soient cinématographiques ou littéraires, mais
sans rien y ajouter. La relation père-fils à
laquelle on s’attend est bel et bien au rendez-vous. Chacun
va, de son côté, tenter de convaincre l’autre
du bien-fondé de ses valeurs, de ses idées :
l’un grâce à la science qu’il acquise au cours
de ses nombreuses années d’existence - ainsi, les dialogues
sont trop abondamment pourvus de citations d’auteurs venant
étayer les théories de l’écrivain -,
l’autre, moins instruit, par ses seuls actes. Tout ceci pour
aboutir finalement à un consensus des plus banals.
En définitive, Fabio Carpi livre ici un film qui, sans
rien ajouter d’original au patrimoine cinématographique
commun, ne lui enlève rien non plus. Le tandem Noiret-Lhermitte
dans Les ripoux était cependant plus inspiré...
Titre : Nobel Réalisateur :
Fabio Carpi Scénariste :
Fabio Carpi Acteurs : Hector
Alterio, Giovanna Mezzogiorno, Stanislas Merhar,
Otto Tausig, Katja Riemann, Bea Nedvig, Mari Torocsik,
Lea Mornar, Buddy Elias, David Hirsh Directeur de la photographie :
Fabio Cianchetti Chef monteur :
Bruno Sarandrea Producteur : André
Farwagi, Gherardo Pagliei Production : Gam
Films, Zentropa productions, Distribution :
Boomerang Production Sortie : 20 novembre
2002 Pays : Danemark,
France, Italie Année :
2001 Durée : 1 h 50