SYNOPSIS:
Lew Millar, porteur de barbe et, à
l’occasion, de flingue, est embauché par un vieux millionnaire
de sa connaissance pour en assurer la protection. Ce dernier
vit dans une villa dans le Sud-Ouest de la France et déguste
une bastos au moment même de l’arrivée de Lew.
Ce dernier n’aura de cesse d’enquêter. Il en découvrira
bien des choses sur bien des gens, y compris sur lui-même
…
Rien au cours des 132 minutes
que dure ce film ne vient véritablement en justifier
l’existence, mis à part deux, trois séquences
brillantes (la mort du vieux Nick, l’arrivée brutale
de la police, puis, beaucoup plus tard, la chambre des souvenirs).
L’intrigue n’a aucun intérêt, les dialogues sont
pesants et le suspense, qui se manifeste quelquefois, est
systématiquement désamorcé par un excès
de signifiant. Le rythme confond souvent lenteur et torpeur
et les acteurs (mis à part une jeune Lizzie Brocheré
guère frileuse et dont on reparlera) manquent, au mieux
de charisme, au pire de talent : Anna Mouglalis est une
véritable catastrophe, Gérard Watkins pitoyable
en Américain (son accent franco-britannique est à
couper au couteau) et James Faulkner brille surtout par son
superbe système pileux.
Ceci dit, face à un scénario auquel il
est quasiment impossible de s’intéresser sérieusement,
les acteurs font preuve de la meilleure volonté du
monde, et il est visible qu’ils cherchent à faire plaisir
à leur metteur en scène et que celui-ci les
a certainement dirigés avec beaucoup de patience et
de gentillesse. Mais à l’impossible, nul n’est tenu,
et chaque minute qu’Anna Mouglalis ou Valérie Dréville
(dans le second de ses deux rôles) passe à l’écran
est une véritable torture.
Que dire de l’épilogue, certainement
profond mais tellement interminable, où Faulkner et
Mouglalis, le cas résolu, s’expliquent ? Qu’il
vaudrait mieux demander aux spectateurs de sortir un quart
d’heure avant la fin ? Oui, certes. Un panneau à
la William Castle (cf. " Homicidal ")
serait du meilleur effet : " Attention – au
delà de ce métrage, certains spectateurs sont
susceptibles d’en avoir plus que leur claque ".
Ceci dit, il faut avoir l’honnêteté de remarquer
que Santiago n’a rien perdu de ses remarquables talents formels
depuis Invasion. De belles images, un montage
et surtout un travail sur le son parfois très élaborés
sont là pour nous le prouver. Dans ce formalisme un
peu prétentieux, mais aussi dans sa complaisance pour
le mystère mou et les atmosphères vagues par
indéfinition, le film se rattache finalement à
la tradition du cinéma argentin dans ce qu’il a de
plus caractéristique – transcendés, ces mêmes
défauts sont les qualités des films de Torre-Nilson,
de Solanas, de Ruiz et même d’Invasion, non-transcendés,
comme ici, ils se retrouvent chez tous à l’identique.
Titre : Le Loup
de la Côte Ouest Pays :France-Portugal-Argentine
2002 Réalisateur :
Hugo Santiago Scénario :
H. Santiago et Santiago Amigorena D’après la nouvelle :
Guilt-edged Blonde Ecrite par :
Ross Macdonald Interprètes :
James Faulkner, Anna Mouglalis, Valérie
Dréville, Gérard Watkins, Lizzie
Brocheré, Louis Do de Lencquesaing Image : Acacio
de Almeida Caméra :
Adam Rozanski Musique : Robert
Schumann Arrangé par :
Christophe Coin Interprétée par :
le Quatuor Mosaïques et l’Ensemble Baroque
de Limoges. Montage : Stéphane
Huter Son direct : Jean-Claude
Brisson Montage sonore et mixage :
Francis Wargnier Décors :
Francine Cany (France), Paula Migalhanda (Portugal) Costumes : Nathalie
Raoul Production : Paulo
Branco Distribution :
Gemini Films Sortie en France :
18 décembre 2002 Durée :
132 minutes