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Mon Idole (c) D.R. MON IDOLE
de Guillaume Canet
Par Laetitia HEURTEAU


SYNOPSIS : Bastien, chauffeur de salle pour une émission télévisée à succès intitulée "Envoyez les mouchoirs" est également l'assistant - et souffre-douleur - de Philippe Letzger, un animateur vedette quelque peu arrogant. Cette situation lui permet tout de même d'approcher son idole, le producteur de génie Jean-Louis Broustal. Un jour, ce dernier l'invite à passer un week-end à la campagne afin de travailler sur un nouveau concept d'émission que Bastien a imaginé : "La Preuve en images". Celui-ci accepte sa proposition et fait la connaissance de sa charmante épouse, Clara. Le jeune homme ambitieux ne va pas tarder à découvrir la face cachée de son employeur et ses véritables intentions.

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POINT DE VUE

  Mon Idole (c) D.R.
Le premier long métrage de Guillaume Canet est un véritable cocktail explosif audiovisuel : des décors aux personnages, en passant par le scénario et les dialogues, tout est réuni pour le meilleur et pour le rire. Car la richesse de cette comédie, c’est délibérément le ton décalé du film, qui n’est pas loin de celui de Barracuda (le premier rôle de Guillaume Canet au cinéma où il donnait la réplique à un Jean Rochefort, cynique à souhait), comédie noire et délirante de Philippe Haim.

Mais ici, Canet va plus loin. Le personnage, complètement enlisé dans sa folie, incarné par Rochefort dans Barracuda, n’est plus le seul élément comique et délirant du film. Ici c’est bien tout l’univers de Broustal (François Berléand), le producteur haut en couleurs, qui est complètement unique. Sa femme (Diane Kruger, épatante), sa maison de campagne, ses vautours domestiques, ses émissions de télé-réalité voyeuristes au possible, ses sous-fifres, etc…

Mon Idole (c) D.R.
Le comique naît bien sûr du dialogue qui s’établit entre Broustal et Bastien (Guillaume Canet). Le premier connaît le pouvoir sans limites, et le second, véritable toutou du premier, est " prêt à tout pour réussir ". Autant dire que les répliques décalées et forcément jubilatoires sont légion. Et François Berléand s’en donne à cœur joie pour interpréter Broustal, qui se joue de ce jeune arriviste de Bastien. Quand Monsieur tout le monde nourrit ses poules dans le fond de son jardin, Broustal, lui, a ses vautours domestiques ! La métaphore est évidente, bien sûr ! A ses côtés, Diane Kruger vient compléter le tableau de la femme de producteur (véritable Broustal au féminin), perverse, manipulatrice, cynique, et extravertie. Mais à ces côtés noirs forcément soulignés, il y a aussi chez ces personnages déjantés des aspects enfantins qui déroutent nécessairement. Broustal est en fait cet éternel gamin gâté qui pour ne pas complètement s’ennuyer, s’amuse à casser ses jouets, tandis que Clara, sa jeune épouse, est en fait une vraie gamine qui n’en fait qu’à sa tête, preuve en est donnée lors de la fameuse scène " du lapin ", où Bastien porte le costume du lapin, Broustal celui d’un marin, Clara, celui de la candide petite fille à couettes et Letzger (Philippe Lefebvre qui a également co-écrit le scénario avec Guillaume Canet), le présentateur pourri à la racine, en costume de kangourou.