SYNOPSIS :
Tomas, un jeune voleur, est l'unique
survivant d'une effroyable catastrophe aérienne. Il pourrait
bien être l'instrument de la vengeance de Federico, qui
a survécu à un tremblement de terre et a découvert
qu'il possède le pouvoir de voler leur chance aux êtres
humains en les touchant. Il a le Don.
Samuel est le survivant absolu, celui qui a tout perdu sauf
la vie pendant les pires heures de la Seconde Guerre mondiale.
Il est théoriquement intouchable et dirige à présent
un casino avec l'aide de Federico. Lorsque celui-ci rompt leur
association, Samuel le bannit du paradis et lui retire sa capacité
à voler leur chance aux autres. Federico veut à
tout prix défier le Maître à son propre
jeu. Pour cela, il va se lier à Tomas. Sur le chemin
qui va les conduire vers le casino et Samuel, Tomas et Federico
vont suivre un parcours initiatique désespéré. |
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POINT DE VUE
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Présenté
lors de la Semaine de la Critique au festival de Cannes 2002,
Intacto est ce conte énigmatique où vont
s'entrecroiser les vies de quatre personnages qui s'en remettent
à leur destin et aux lois de la chance qui jouent le
rôle principal. Les quatre personnages vont découvrir
qu'ils ne peuvent se passer de la chance; ils vont jouer à
un jeu mortel dont les enjeux sont les plus élevés
qui soient. Et seul l'un d'entre eux en sortira intact.
Il y a en ce moment dans le cinéma espagnol une véritable
exploration de la mise en scène du bizarre, de l'étrange,
voire du surnaturel. Le spectateur des Autres d'Amenabar
ou celui de L'Echine du Diable de Guillermo del Toro
assiste à travers une fable (qui prend très
vite la forme d'un thriller) à l'évolution de
personnages à travers un décor particulièrement
baroque et angoissant. Baroque, car au niveau de la construction
du scénario, si le film joue la carte de la démesure
(L'Echine du Diable n'est jamais loin du film gore),
apparaît la volonté chez ces réalisateurs
espagnols, à travers un jeu de miroirs permanents,
de chercher une nouvelle forme de représentation du
monde (comme le montre le thème récurrent de
l'interaction du monde des fantômes avec celui des vivants).
Il est intéressant alors de voir comment le film de
genre en Espagne permet de remettre en cause la mise en scène
classique. Et Intacto n'échappe pas à
la règle…
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Plus réaliste
que Les Autres ou L'Echine du Diable, le premier
long métrage de Juan Carlos Fresnadillo joue pourtant
avec le surnaturel à travers son sujet même,
celui du destin et du pouvoir que la chance réserve
à certaines personnes. "J'ai toujours été
fasciné par ce sentiment de superstition que l'on éprouve
toujours sous une forme ou une autre à certains moments
de notre vie. Un sentiment insensé, magique, qui transforme
les mouvements abstraits, chaotiques et incontrôlables
du sort en quelque chose de concret, d'ordonné et de
tangible - un objet qui porte chance, un charme qui ordonne
le chaos au bénéfice de l'individu qui le détient.",
déclare Juan Carlos Fresnadillo. Cette fascination
pour la chance permet de mettre en scène une tension
dramatique et de créer un univers qui glisse très
vite vers l'étrange, l'irréel.
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