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Les Larmes du tigre noir (c) D.R; FESTIVAL DE CANNES 2002
UN CERTAIN REGARD

LES LARMES DU TIGRE NOIR

de Wisit Sasanatieng
Par Florence POMMERY


SYNOPSIS : Rumpoey, fille de la haute bourgeoisie, rencontre Dum, timide paysan, dans le petit village où la famille de Rumpoey s'est réfugiée pendant la guerre du Pacifique. Il la sauve de la violence des voyous du coin. Ils se retrouvent à l'université où Dum sauve, cette fois-ci, l'honneur de Rumpoey. Ils tombent amoureux. De graves promesses sont échangées. Dum est amené à retourner dans son village où il intègre le gang local pour se venger du bandit qui s'est attaqué à son père. Il y gagne le surnom de "Tigre noir ".

Le père de Rumpoey, nouveau gouverneur de la province, promet sa fille au capitaine de police dont l'ambition est de débarrasser la province de la pègre.Rumpoey, le cœur déchiré, accepte d'épouser le capitaine qui est bientôt fait prisonnier par la bande du Tigre…

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POINT DE VUE

Un Roméo et Juliette thaïlandais au pays de Sergio Leone

  Les Larmes du tigre noir (c) D.R;

Sélectionné en compétition officielle dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes 2001, Les Larmes du Tigre Noir nous permet de découvrir la cinématographie originale et pittoresque de la Thaïlande. Dans un style baroque et rétro, le réalisateur Sananatieng nous embarque dans un univers aussi déroutant qu’excentrique, offrant une variante orientale et kitsch des westerns spaghetti et autres drames sentimentaux à la Roméo et Juliette.

Tout dans sa composition, sa narration, son rythme et sa musique revendiquent ses modèles, de Sergio Leone à Ennio Morricone en passant par Seijun Suzuki mais aussi le théâtre notamment le Likay, une sorte de théâtre populaire typique de la Thaïlande. Des modèles influents, qui restent aussi des sources d’inspiration pour le réalisateur, grand nostalgique de l’âge d’or du cinéma thaïlandais.

Sanantieng s’est donc imprégné de la culture de son pays pour rendre hommage aux grands films populaires du cinéma thaï des années 60. En même temps, il tente d’en apporter une vision entièrement neuve et actuelle grâce à une combinaison astucieuse. Il reprend d’abord les codes narratifs des années 60 : le film contient toutes les gammes d’émotion, nous faisant passer du rire aux larmes avec légèreté et efficacité. Puis, il reprend les effets spéciaux des années passées : fondus à l'iris, fondus à l'ouverture, projections par transparence. Tous ces emprunts parodiés et combinés à une étonnante approche moderniste. Une alliance inédite qui évite au film de verser dans le sentimentalisme avec l’histoire d’amour placée au cœur de l’intrigue du film.