SYNOPSIS :
Rumpoey, fille de la haute bourgeoisie, rencontre Dum, timide
paysan, dans le petit village où la famille de Rumpoey
s'est réfugiée pendant la guerre du Pacifique.
Il la sauve de la violence des voyous du coin. Ils se retrouvent
à l'université où Dum sauve, cette fois-ci,
l'honneur de Rumpoey. Ils tombent amoureux. De graves promesses
sont échangées. Dum est amené à
retourner dans son village où il intègre le gang
local pour se venger du bandit qui s'est attaqué à
son père. Il y gagne le surnom de "Tigre noir ".
Le père de Rumpoey, nouveau gouverneur de la province,
promet sa fille au capitaine de police dont l'ambition est de
débarrasser la province de la pègre.Rumpoey, le
cœur déchiré, accepte d'épouser le capitaine
qui est bientôt fait prisonnier par la bande du Tigre… |
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POINT DE VUE
Un Roméo et Juliette thaïlandais au
pays de Sergio Leone
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Sélectionné
en compétition officielle dans la catégorie
Un Certain Regard au Festival de Cannes 2001, Les
Larmes du Tigre Noir nous permet de découvrir la
cinématographie originale et pittoresque de la Thaïlande.
Dans un style baroque et rétro, le réalisateur
Sananatieng nous embarque dans un univers aussi déroutant
qu’excentrique, offrant une variante orientale et kitsch des
westerns spaghetti et autres drames sentimentaux à
la Roméo et Juliette.
Tout dans sa composition, sa narration, son rythme et sa musique
revendiquent ses modèles, de Sergio Leone à
Ennio Morricone en passant par Seijun Suzuki mais aussi le
théâtre notamment le Likay, une sorte de théâtre
populaire typique de la Thaïlande. Des modèles
influents, qui restent aussi des sources d’inspiration pour
le réalisateur, grand nostalgique de l’âge d’or
du cinéma thaïlandais.
Sanantieng s’est donc imprégné de la culture
de son pays pour rendre hommage aux grands films populaires
du cinéma thaï des années 60. En même
temps, il tente d’en apporter une vision entièrement
neuve et actuelle grâce à une combinaison astucieuse.
Il reprend d’abord les codes narratifs des années 60 :
le film contient toutes les gammes d’émotion, nous
faisant passer du rire aux larmes avec légèreté
et efficacité. Puis, il reprend les effets spéciaux
des années passées : fondus à l'iris,
fondus à l'ouverture, projections par transparence.
Tous ces emprunts parodiés et combinés à
une étonnante approche moderniste. Une alliance inédite
qui évite au film de verser dans le sentimentalisme
avec l’histoire d’amour placée au cœur de l’intrigue
du film.
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