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HEURES DE LA VIE
D’UNE FEMME de Laurent Bouhnik
Par
Chris JACQ
SYNOPSIS:
Au début du XXe siècle, dans un casino de la Riviera,
Marie Collins-Brown, une femme irréprochable, va vivre
avec Anton, un joueur incorrigible, les 24 heures les plus intenses
de sa vie. En voulant le sauver, elle s'enchaîne à
un démon.
Vingt ans plus tard, cette même femme, qui s'était
enfermée dans le silence, confie son secret à
un adolescent révolté par la mauvaise conduite
de sa mère. A l'aube du troisième millénaire,
Louis, l'héritier du secret, est devenu un vieil homme
désabusé qui ne pense plus qu'à sa fin
prochaine. Il fait par hasard la rencontre d'Olivia, une jeune
fille qui le déroute par sa beauté et sa vitalité.
Il existe des metteurs
en scène qui savent faire oublier le temps qui passe.
Laurent Bouhnik est de ceux-là. Une perle rare, un
échantillon à conserver précieusement.
En somme, un véritable artiste. Celui qui a quelque
chose à dire, une sensibilité étonnante
et qui a besoin d’être exprimée.
L’histoire de 24 heures... est simple. C’est la vôtre,
la mienne, celle que tout le monde vit, sans toujours s’en
apercevoir. Au début du XXe siècle, dans un
casino de la Riviera, Marie Collins-Brown, une femme irréprochable,
va vivre avec Anton, un joueur incorrigible, les 24 heures
les plus intenses de sa vie. En voulant le sauver, elle s'enchaîne
à un démon. Vingt ans plus tard, cette même
femme, qui s'était enfermée dans le silence,
confie son secret à un adolescent révolté
par la mauvaise conduite de sa mère. A l'aube du troisième
millénaire, Louis, l'héritier du secret, est
devenu un vieil homme désabusé qui ne pense
plus qu'à sa fin prochaine. Il fait par hasard la rencontre
d'Olivia, une jeune fille qui le déroute par sa beauté
et sa vitalité.
Plus qu’à l’histoire elle-même, c’est donc à
la manière dont elle est montrée que nous allons
nous intéresser. Parlons tout d'abord de la photographie
du film. Celle-ci, extrêmement travaillée, sert
de point de repère pour le spectateur, et ce de manière
inconsciente. En effet, si l'on peut être quelque peu
perturbé par les trois histoires entremêlées,
les couleurs et la lumière, différentes à
chaque fois, nous indiquent très précisément
où nous nous trouvons. Ainsi pour les séquences
actuelles, qui se déroulent de nuit, le bleu et le
rouge surtout ont été retenus. L'opposition
entre une couleur froide et un autre chaude, voire ardente,
évoquant le désir, le sexe, traduit l'instabilité
chronique des personnages, leur hésitation constante
: entre un amour douloureux et l'ennui des études pour
Olivia, entre un passé chargé de nuages et un
présent sans intérêt pour Louis.
Le cadre choisi, ainsi que les mouvements
de caméra sont également très révélateurs.
Laurent Bouhnik a voulu rendre son film dynamique, ne laisser
au spectateur aucun repos pour que celui-ci soit mieux happé
par la magie de l'Histoire. Les plans sont très mobiles,
fluides, notamment grâce à l'utilisation de grues.
Les personnages sont essentiels, la caméra tourne autour
d'eux, les dévoile totalement, appréhende leurs
corps. On veut, on doit comprendre leur psychologie, toute
sa complexité. L'Humain est mis en valeur, entité
physique et spirituelle absolument fascinante.