SYNOPSIS :
Qui est vraiment Sheeta, la petite
fille porteuse d'un médaillon aux pouvoirs magiques qui
suscite bien des convoitises ? Retenue prisonnière à
bord d'un dirigeable, l'enfant affronte une bande de pirates
de l'air dirigés par la très pittoresque Dora,
puis une armée de militaires à la solde de Muska,
un gentleman machivélique trop poli pour être honnête.
Réfugiée dans un village de mineurs où
elle rencontre la jeune Pazu, Sheeta va découvrir le
secret de ses origines et pourra ainsi prouver que l'histoire
de Laputa, l'île merveilleuse flottant dans les airs,
n'était pas une légende... |
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POINT DE VUE
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Profitant de la notoriété
acquise grâce à Princesse Mononoke et
Le voyage de Chihiro, arrive sur nos écrans
ce 2ème long-métrage de Hayao Miyazaki,
réalisé en 1986. Le Château dans le
ciel, c’est avant tout ces lieux mythiques qui font rêver
les enfants, les romantiques et les conquistadors. Des villes
ou civilisations légendaires, vestiges et dépositaires
de tout ce que l’on aurait perdu, et en premier lieu la magie
de l’ancien monde. Alors pourquoi pas une cité-état,
Laputa (titre original), qui flotterait au-dessus des nuages
(soit au-dessus de la réalité), reprise du chapitre
Voyage à Laputa des Voyages de Gulliver
de Swift ; ici objet des convoitises d’un gouvernement militaire
et de pirates de l’air alléchés par ses richesses
légendaires. Pour l’atteindre ils se disputent une
jeune fille, descendante de ce royaume, et possesseur d’une
pierre magique, clé d’accès de ce royaume. Celle-ci
trouvera refuge et aide chez un jeune garçon mineur
de fond et rêveur, qui veut également prouver
l’existence de ce monde, afin de respecter la mémoire
de son père qui y a consacré sa vie.
Voilà un manuel de légendes où l’on peut
y lire aussi bien l’Atlantide, Mû, Ys, Corto Maltese
en Sibérie, Le Maître du monde de
Verne, Swift donc, ou enfin ce même Miyazaki et son
premier film Nausicaa (le monde vit sur les cendres
d’une puissante civilisation détruite et va en réveiller
les secrets enfouis). Des légendes mêlées,
confondues, brassées, qui évoquent la dualité
entre le profane et le sacré, l’âge d’or et l’âge
de fer grecs. Nostalgie de la perfection technologique et
de la plénitude culturelle mises en opposition ici
à un monde rude et vulgaire, violent, sale, chtonien,
à l’esthétique de révolution industrielle,
toute en bielles, rouages, fumées, vapeurs, cheminées
et mines. Une opposition simpliste qui fonctionne crescendo,
et qui repousse délicatement de la main cette naïveté
sous-jacente par une élégance de la narration
et de la réalisation ; ce n’est pas une simple
aventure, mais une fable.
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Car le voyage de ces
deux enfants ne s’arrête pas à la découverte
de Laputa : Miyazaki questionne la validité et
la légitimité de ces fantasmes d’un ailleurs
improbable, pour privilégier l’acceptation du réel ;
il faut en tirer la substantifique beauté, noyée
dans la vulgarité environnante.
Une morale peu enfantine pour une fable moderne, emprunte
d’une poésie de la violence, où la beauté
côtoie la Mort, où l’Enfer et le chaos sont à
portée d’une simple parole imprudemment prononcée
dans des élans d’avidité. La touche japonaise
aux dimensions bibliques où le syndrome des bombes
de 1945 continue, à la date du film (contemporain de
Akira), de hanter les esprits. Allons, trêve
de noirceur, il s’agit d’un film d’animation ; et malgré
un aboutissement vite expédié, il annonce la
maturité du merveilleux Voyage de Chihiro.
Mais racontez-moi quand même cette histoire, quand bien
même elle ne serait qu’une coquille, une structure fondamentale
propre à toutes ces histoires qu’on a pris plaisir
à écouter mille fois, traversant les âges
et égrenant les conteurs.
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Titre : Le Château dans le
Ciel
Titre V.O : Tenku
no shiro Rapyuta
Réalisateur :
Hayao Miyazaki
Scénario : Hayao
Miyazaki
Voix : Mayumi Tanaka,
Keiko Yokosawa, Kotoe Hatsui, Minori Terada
Musique : Jo Hisaishi
Production : Studios
Ghibli
Distribution : GBVI
Sortie le : 15 janvier
2003
Durée : 2h 04
mn
Année :
1986
Pays : Japon
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