SYNOPSIS :
Irlande, comté de Dublin, 1964.
Lors d’un mariage, Margaret est violée par son cousin.
La nouvelle se propage vite, son père est alerté
et la honte s’abat sur la famille. Au petit matin, le curé
de la paroisse vient chercher Margaret. Bernadette est pensionnaire
dans un orphelinat. Jolie, elle attire les regards et le désir
des jeunes gens du quartier. La direction de l’orphelinat décide
de la confier à l’Eglise. Rose vient d’accoucher d’un
petit garçon hors mariage. Ses parents confient l’enfant
à un prêtre afin qu’il soit adopté par une
bonne famille catholique et Rose est emmenée au couvent
des sœurs de Marie-Madeleine. Les trois jeunes femmes arrivent
ensemble au couvent et sont confrontées à Sœur
Bridget, la directrice, qui leur explique qu’ici, par la prière
et le travail, elles expieront leurs péchés et
sauveront leur âme. |
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LIBERTE, JE FILME
TON NOM
Peter Mullan, sensible acteur-réalisateur,
pourrait parfaitement dans son dernier film : The
Magdalene sisters, reprendre " Liberté ",
le célèbre poème-résistant de
Paul Eluard dont l’intitulé de l’article paraphrase le
vers magnifique : " Liberté, j’écris
ton nom ", car à travers sa dénonciation
de l’enfermement, de l’isolement et de la torture subis par
de jeunes femmes au sein de couvents-prisons irlandais, il
nous parle d’abord et avant tout de Liberté.
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Le deuxième
long métrage de Peter Mullan, acteur entre autres de
Ken Loach (Riff raff et My name is Joe qui lui
valut le prix d’interprétation masculine à Cannes
en 1998), est à la hauteur de son Lion d’Or obtenu
au Festival de Venise en 2002, car il attaque de front, un
sujet social et politique d’une violence extrême
: l’enfermement par l’Eglise irlandaise, de jeunes filles
déclarées " perdues " car
pauvres, orphelines, handicapées, filles-mères,
victimes de viol ou bien encore trop jolies, dans des " Magdalene
homes " afin, comme Marie-Madeleine, d’expier leurs
fautes, définies comme telles par la Religion.
Une telle réalisation, l’engagement du réalisateur
lui-même, ému et révolté par un
tel sujet qu’il découvre dans un documentaire diffusé
sur Channel Four : Sex in a Cold Climate, ramène
aux grands films et cinéastes dits " politiques "
des années 70, dont Costa-Gavras, en France, fut l’un
des représentants majeurs à travers sa célèbre
trilogie notamment : Z , L’Aveu,
en 1969 et Etat de siège, en 1973.
Il le demeure aujourd’hui encore (cf. Amen, son dernier
film-polémique sur l’Institution de l’Eglise complice
de génocide par son mutisme, son immobilisme, pendant
la seconde guerre mondiale). On pense aussi dans la même
veine, à l’incontournable Alan Parker et son Midnight express,
en 1978, qui dénonçait les prisons turques...
The Magdalene sisters est
donc un film de cette filiation là, de cette trempe
là. Il est d’abord utile car dénonciateur et
informatif sur une Institution verrouillée dans une
époque pourtant nouvelle, nous rappelant par la même
occasion, que le Cinéma peut et doit avoir aussi cette
fonction première essentielle : l’information
et la sensibilisation du grand public.
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